Comment et oĂč organiser des obsĂšques dans la ville de ChambĂ©ry ? AprĂšs un dĂ©cĂšs, il faut d'abord s'informer sur lâexistence ou non dâun contrat dâassurance obsĂšques. Ce type de contrat est proposĂ© par les compagnies d'assurance, les banques et les entreprises de pompes funĂšbres dans le cas d'un contrat en prestation pour permettre Ă une personne de payer ses obsĂšques Ă l'avance. Cette formalitĂ© permet aussi au souscripteur de mentionner ses souhaits quant au dĂ©roulement de ses obsĂšques. Elle peut contenir le choix de lâentreprise de pompes funĂšbres qui se chargera de lâorganisation de ses obsĂšques Ă ChambĂ©ry, ainsi que ses volontĂ©s funĂ©raires comme le type et le lieu de la cĂ©rĂ©monie religieuse ou non, le lieu de culte, le modĂšle de cercueil, le type de monument⊠Le non-respect des volontĂ©s du dĂ©funt est puni par la loi en France. Raison pour laquelle les proches doivent se renseigner sur lâexistence ou non dâun contrat dâassurance obsĂšques. Dans le cas oĂč le dĂ©funt n'a pas laissĂ© ses recommandations quant Ă l'organisation de ses obsĂšques, les proches conjoint, enfant⊠devront s'en occuper. Le choix de l'entreprise de pompes funĂšbres et la sĂ©lection des prestations reviennent donc Ă la famille. En France, lâorganisation des obsĂšques requiert lâintervention dâune entreprise de pompes funĂšbres, câest la loi ! Le prix des obsĂšques dĂ©pend des prestations choisies et de la localisation de lâentreprise de pompes funĂšbres. Il est Ă noter que les pompes funĂšbres ont l'obligation d'effectuer un minimum de services La fourniture dâun cercueil conforme aux normes en vigueurLe transport du corps avant et aprĂšs les obsĂšques par le biais dâun vĂ©hicule agrééLes opĂ©rations relatives Ă lâinhumation ou Ă la crĂ©mationLe cas Ă©chĂ©ant, la mise Ă disposition dâune urne cinĂ©raire pour recueillir les cendres aprĂšs crĂ©mation Les opĂ©rateurs funĂ©raires mettent aussi Ă disposition des proches des prestations optionnelles comme les soins de conservation, la location dâune chambre funĂ©raire, lâorganisation dâune cĂ©rĂ©monie⊠La famille est libre de choisir parmi ces prestations selon ses besoins et son budget. Vous trouverez la liste des pompes funĂšbres de ChambĂ©ry et les dĂ©tails sur le coĂ»t des obsĂšques dans les tableaux ci-dessus. Que faut-il savoir sur la crĂ©mation Ă ChambĂ©ry ? La crĂ©mation est le fait dâincinĂ©rer le corps des dĂ©funts par le biais dâun four crĂ©matoire. Cette pratique a pour but de rĂ©duire le corps en cendres. Autrefois minoritaire, cette pratique funĂ©raire est actuellement trĂšs prisĂ©e par les français. La crĂ©mation dâun corps est effectuĂ©e dans bĂątiment spĂ©cifique et Ă©quipĂ© le crĂ©matorium. DĂ©couvrez la liste des crĂ©matoriums de ChambĂ©ry et dans les environs avec leurs prix dans nos tableaux interactifs ci-dessus ! FunĂ©rariums dans la ville de ChambĂ©ry quelles possibilitĂ©s ? Un funĂ©rarium, aussi appelĂ© âchambre funĂ©raireâ, est un bĂątiment particulier qui permet de placer et de conserver les corps des dĂ©funts avant leurs obsĂšques. Pour rappel, aprĂšs un dĂ©cĂšs, il faut choisir un lieu oĂč dĂ©poser le corps jusquâau jour de lâenterrement ou la crĂ©mation. Plusieurs options sâoffrent Ă la famille Conservation du corps du dĂ©funt Ă domicileConservation du corps du dĂ©funt en chambre mortuaire, en particulier si le dĂ©cĂšs est survenu dans un Ă©tablissement hospitalier comme de ChambĂ©ryConservation du corps du dĂ©funt en chambre funĂ©raire funĂ©rarium Si le domicile familial n'est pas assez spacieux ni adaptĂ© pour recevoir un corps, le recours Ă une chambre funĂ©raire est alors la solution idĂ©ale. Les funĂ©rariums sont aussi amĂ©nagĂ©s pour permettre aux opĂ©rateurs funĂ©raires de rĂ©aliser les soins de toilettes et/ou les soins de thanatopraxie. Les Ă©tablissements funĂ©raires de nos jours mettent aussi Ă disposition des familles des salles pour organiser des moments d'hommage et de recueillement. Bon Ă savoir le recours Ă un funĂ©rarium ou une chambre funĂ©raire est payant, contrairement Ă la chambre mortuaire ou Ă la morgue, dont lâoccupation est gratuite durant les 3 premiers jours aprĂšs le dĂ©cĂšs. CimetiĂšres oĂč peut-on ĂȘtre enterrĂ© ? La loi française prĂ©cise que chaque citoyen peut ĂȘtre enterrĂ© Dans la commune oĂč il rĂ©side Dans la commune oĂč il est dĂ©cĂ©dĂ© Dans la commune oĂč se situe son caveau familial. En cas de dĂ©cĂšs dâun français dans un pays Ă©tranger, il est possible d'inhumer le dĂ©funt en France ou dans la commune oĂč il est inscrit sur les listes Ă©lectorales. Quoi quâil en soit, la commune dans laquelle le dĂ©cĂšs a lieu est tenu dâaccepter que lâinhumation se dĂ©roule dans un de ces cimetiĂšres municipaux. Lâenterrement peut aussi se dĂ©rouler dans une autre commune que la commune de rĂ©sidence ou du dĂ©cĂšs. Pour le faire, les proches doivent adresser une demande auprĂšs de la mairie de la commune concernĂ©e. Cependant, il est possible que le maire nâapprouve pas la demande par manque de place dans ses cimetiĂšres par exemple. Quels sont les diffĂ©rents types de cimetiĂšres en France ? Il existe diffĂ©rents types de cimetiĂšres en France selon le style de paysage. Actuellement, il existe 7 catĂ©gories de cimetiĂšres paysagerenherbĂ© et arborĂ©arborĂ©enherbĂ©en cours de vĂ©gĂ©talisationmixte vĂ©gĂ©tal/minĂ©ralminĂ©ral Que faut-il savoir sur les concessions funĂ©raires ? La concession funĂ©raire est une parcelle au cimetiĂšre que l'on obtient l'usage pour y enterrer un dĂ©funt et y installer un monument funĂ©raire. Autrement dit, l'emplacement en question reste la propriĂ©tĂ© de la commune, mĂȘme en cas de concession perpĂ©tuelle. La concession peut donc faire l'objet d'une reprise si les ayant-droits ne procĂšdent pas au renouvellement de concession aprĂšs son expiration, ou en cas d'abandon de la tombe tombe en mauvais Ă©tat. Quand demander une concession funĂ©raire Ă ChambĂ©ry ? Qui peut le faire ? Il est possible de demander une concession funĂ©raire dans les cimetiĂšres de ChambĂ©ry Avant le dĂ©cĂšs, lors de la souscription Ă une assurance obsĂšques pour dĂ©charger les proches de cette formalitĂ© importante. AprĂšs le dĂ©cĂšs, auprĂšs de la commune, en cas dâabsence de caveau familial. Quels sont les diffĂ©rents types de concession funĂ©raire Ă ChambĂ©ry ? Ă ChambĂ©ry, il existe trois types de concession funĂ©raire Individuelle, pour y inhumer un seul dĂ©funtFamiliale, permettant d'inhumer le concessionnaire et les membres de sa famille le ou la conjointe et les parents ascendants ou descendants. Collective, oĂč toutes les personnes que le concessionnaire a dĂ©signĂ©es sur l'acte de concession peuvent ĂȘtre inhumĂ©es, mĂȘme si elles n'ont pas de lien familial direct avec celui-ci. Combien de temps dure une concession funĂ©raire Ă ChambĂ©ry ? En gĂ©nĂ©ral, il existe diffĂ©rents types de concession Concession de 50 ans Concession de 30 ans Concession de 15 ansConcession de 10 ans La ville de ChambĂ©ry ne propose plus de concession perpĂ©tuelle. Que faut-il savoir sur le renouvellement de concession Ă ChambĂ©ry ? Lorsque la concession arrive Ă sa date dâexpiration, le concessionnaire ou les hĂ©ritiers sont tenus de se rapprocher de la mairie pour renouveler ou suspendre la concession. Le renouvellement doit se tenir dans les 2 ans qui suivent la fin de lâĂ©chĂ©ance, faute de quoi la concession sera reprise par la mairie ChambĂ©rienne. En cas de suspension, le terrain est rĂ©cupĂ©rĂ© par la commune et attribuĂ© Ă une autre famille les restes humains seront alors conservĂ©s Ă l'ossuaire du cimetiĂšre. Bon Ă savoir certaines mairies peuvent informer les familles de la fin de lâĂ©chĂ©ance par courrier recommandĂ©, mais ce nâest pas obligatoire câest pourquoi, certaines mairies se contentent de placer un avis sur la sĂ©pulture. Le renouvellement de concession suivra les tarifs actualisĂ©s. Comment transmettre une concession Ă ChambĂ©ry ? Par dĂ©faut, en cas de disparition du concessionnaire, les droits sur la concession sont transmis aux hĂ©ritiers du dĂ©funt. NĂ©anmoins, il se peut que le dĂ©funt ait mentionnĂ© le souhait de le lĂ©guer Ă un membre de la famille en particulier. Bon Ă savoir il n'est pas possible de transmettre une concession Ă une personne n'ayant aucun lien de sang direct avec lâacquĂ©reur, sauf si aucune inhumation n'a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e dans la concession. Que faut-il savoir sur la reprise de concession par la commune Ă ChambĂ©ry ? L'entretien de la tombe fait partie des obligations de la famille. Une tombe en mauvais Ă©tat peut faire l'objet d'un constat d'abandon par le maire. Si l'abandon est confirmĂ©, c'est-Ă -dire que les hĂ©ritiers n'ont pas Ă©tĂ© retrouvĂ©s, ou que les proches nâont pris aucune disposition pour y remĂ©dier, la commune a le droit de retirer le monument funĂ©raire et de vendre la concession Ă une autre famille. Nous avons listĂ© les cimetiĂšres de ChambĂ©ry et les dĂ©tails sur les tarifs de concession dans les tableaux exhaustifs ci-dessus. Acheter et envoyer des fleurs de deuil Ă ChambĂ©ry, combien ça coĂ»te ? Les fleurs ont une place spĂ©ciale lors de la cĂ©rĂ©monie dâobsĂšques. Elles permettent d'adoucir le caractĂšre austĂšre de ce moment d'hommage et d'adieu tout en apportant un certain apaisement aux proches. Les fleurs sont aussi une meilleure maniĂšre de rendre hommage Ă la personne dĂ©cĂ©dĂ©e. A ChambĂ©ry, vous pouvez acheter des fleurs et les apporter avec vous lors de la cĂ©rĂ©monie. Il est aussi possible de faire livrer des fleurs au domicile, lors de la cĂ©rĂ©monie au lieu de culte ou au cimetiĂšre, etc⊠Quây a-t-il Ă savoir sur la ville de ChambĂ©ry ? ChambĂ©ry est une commune française qui se situe dans le dĂ©partement de la Savoie, en rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes. Elle est localisĂ©e dans les PrĂ©alpes du Nord entre les massifs des Bauges et de la Chartreuse, aux confluents de la Leysse et de l'Albanne puis de l'HyĂšres. Les habitants de cette commune sont nommĂ©s les ChambĂ©riens. ChambĂ©ry est actuellement la prĂ©fecture de la Savoie et le siĂšge d'une cour d'appel et d'un archevĂȘchĂ©. La commune est surnommĂ©e la CitĂ© des ducs » car acquise par la maison de Savoie en 1232.
PrĂ©sentation de l'Ă©tablissement Quelles sont les informations pratiques Ă connaĂźtre sur lâagence de Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales ? Lâentreprise Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales est situĂ©e dans la ville de Chambery, dans le dĂ©partement de la Savoie 73. Elle possĂšde lâadresse suivante 615 Quai des Allobroges, 73000 Chambery Les horaires dâouverture sont Lundi au Vendredi de 09h00 Ă 18h00 Samedi de 09h00 Ă 13h00 Permanence dĂ©cĂšs 24/24h 7/7j La sociĂ©tĂ© est immatriculĂ©e au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s depuis 1998. Services de l'agence Quels services propose lâagence de Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales ? Les Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales accompagnent les familles de la meilleure maniĂšre possible pour les aider Ă organiser les obsĂšques de leur proche. Dans ce cadre, elles proposent un certain nombre de prestations funĂ©raires, dont Organisation d'obsĂšquesMonuments inhumation & crĂ©mationPrĂ©voyance obsĂšquesEntretien de sĂ©pultureAvis de dĂ©cĂšs & carte de remerciement Quels produits propose lâagence de Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales ? Pour pouvoir organiser correctement des obsĂšques, il faut pouvoir utiliser certains produits funĂ©raires essentiels. Justement, lâagence de Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales propose aux familles les produits suivants Fleurs artificiellesFleurs naturellesPlaques et ornements Quâest-ce qui distingue lâagence de Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales des autres ? Lâagence de Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales sâest donnĂ©e pour mission de proposer le meilleur accompagnement possible aux familles confrontĂ©es Ă la perte dâun proche. Cet accompagnement passe par lâorganisation dâune cĂ©rĂ©monie 100% personnalisĂ©e type de cĂ©rĂ©monie religieuse, laĂŻque, pas de cĂ©rĂ©monie, musiques, cercueil, fleurs⊠Tout est fait pour aider les familles Ă rendre le meilleur hommage possible Ă leur proche dĂ©funt. Monuments cinĂ©raires Soins de conservation Transport dĂ©funt Accessoires funĂ©raires et urnes Organisation funĂ©raire Gestion et utilisation des chambres funĂ©raires Prestations en marbre Avis de dĂ©cĂšs en ligne Demande de devis en ligne Jours de permanence Corbillards Fournitures funĂ©raires cercueils, urnes Supply Personnel Items Services Transport de corps avant inhumation Prix moyen des obsĂšques dans le departement Tarifs moyens pour l'inhumation Voir le dĂ©tail Fermer Prestations courantes Voir le dĂ©tail DĂ©marches & formalitĂ©s 192 ⏠Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 135 ⏠Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 290 ⏠Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 650 ⏠Prestations complĂ©mentaires optionnelles Prestations courantes Prestations complĂ©mentaires optionnelles Frais avancĂ©s pour le compte de la famille DĂ©marches & formalitĂ©s DĂ©marches & formalitĂ©s 192 ⏠Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 135 ⏠CĂ©rĂ©monie funĂ©raire Porteurs 289 ⏠Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 290 ⏠Cercueil et Accessoires Capiton standard 95 ⏠Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 650 ⏠Mise en biĂšre Mise en biĂšre 154 ⏠Estimation moyenne 1805 ⏠*sources Tarifs moyens pour la crĂ©mation Voir le dĂ©tail Fermer Frais avancĂ©s pour le compte de la famille Prestations courantes Voir le dĂ©tail DĂ©marches & formalitĂ©s 192 ⏠Dispersion des cendres 40 ⏠Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 135 ⏠Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 290 ⏠Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 650 ⏠Prestations complĂ©mentaires optionnelles Prestations courantes Prestations complĂ©mentaires optionnelles Frais avancĂ©s pour le compte de la famille CrĂ©mation CrĂ©mation adulte 719 ⏠Urne 44 ⏠Dispersion des cendres 40 ⏠DĂ©marches & formalitĂ©s DĂ©marches & formalitĂ©s 192 ⏠Toilette mortuaire prĂ©paration et habillage du dĂ©funt 135 ⏠CĂ©rĂ©monie funĂ©raire Porteurs 289 ⏠Corbillard et chauffeur convoi funĂ©raire 290 ⏠Cercueil et Accessoires Capiton standard 95 ⏠Cercueil avec cuvette Ă©tanche et quatre poignĂ©es standard 650 ⏠Mise en biĂšre Mise en biĂšre 154 ⏠Estimation moyenne 2608 ⏠*sources *sources Quels sont les tarifs moyens des obsĂšques dans le dĂ©partement de la Savoie ? Gardez bien Ă lâesprit que les informations donnĂ©es dans les tableaux ci-dessus servent dâindication. Le prix des obsĂšques peut ĂȘtre modifiĂ© en fonction dâun certain nombre de facteurs, comme par exemple le nombre et la qualitĂ© des prestations funĂ©raires choisies par la famille, et les tarifs appliquĂ©s au sein de lâagence funĂ©raire lâĂtat nâa pas de contrĂŽle sur les prix appliquĂ©s dans le funĂ©raire, ce qui laisse le champ libre aux agences. Vous dĂ©sirez connaĂźtre prĂ©cisĂ©ment le tarif dâobsĂšques personnalisĂ©es ? Nâattendez plus et utilisez notre comparateur de devis en ligne, 100% gratuit et sans engagement ! Quels sont les moyens de paiement acceptĂ©s par lâagence de Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales ? Lâagence Pompes FunĂšbres GĂ©nĂ©rales accepte les rĂšglements en carte bleue, chĂšque et espĂšces. AccĂ©der Ă l'Ă©tablissement Photos de l'Ă©tablissement Comparer les agences proches Avis des internautes 0 Les avis sont certifiĂ©s afin d'Ă©viter le trucage. Ils proviennent de personnes qui ont utilisĂ© nos services et sont passĂ©es par l'Ă©tablissement. Tous les avis positifs et nĂ©gatifs sont publiĂ©s. Si les notes sont bonnes, c'est que nous vous conseillons des prestataires de qualitĂ©. Si vous avez dĂ©jĂ utilisĂ© nos services et ĂȘtes passĂ© par un Ă©tablissement, vous recevrez prochainement un email pour noter notre site ainsi que la prestation proposĂ©e par lâĂ©tablissement. Attention, les dĂ©tails des notes ne sont calculĂ©s qu'Ă partir des commentaires MPF
Le dĂ©partement des Estampes et de la photographie de la BibliothĂšque nationale de France conserve un exceptionnel ensemble de gravures et de dessins de lâĂ©cole de Fontainebleau. Son fonds dâestampes bellifontaines rassemble un millier dâĂ©preuves produites Ă Fontainebleau entre 1542 et 1547. Sây ajoute une collection de dessins de premier plan, comprenant Ă la fois des Ćuvres des artistes actifs sur le chantier de Fontainebleau et des maĂźtres du XVIe siĂšcle durablement influencĂ©s par ce foyer. De novembre 2020 Ă novembre 2022, la BnF sâest engagĂ©e dans un vaste chantier de recherche et de valorisation de ce fonds de rĂ©fĂ©rence, grĂące au mĂ©cĂ©nat de la Fondation Getty The Paper Project. Pour marquer lâaboutissement de ce programme, elle organise, en collaboration avec lâĂcole nationale des chartes, les 9 et 10 juin 2022, des journĂ©es dâĂ©tudes appelĂ©es Ă rĂ©unir les chercheurs ainsi que les professionnels des musĂ©es et des bibliothĂšques pour prĂ©senter les derniĂšres recherches sur la production graphique de lâĂ©cole de Fontainebleau, sur les pratiques de collection de ces Ćuvres et sur la rĂ©ception des motifs bellifontains en France et Ă lâĂ©tranger. Estampes et dessins de lâĂ©cole de Fontainebleau_programme Estampes et dessins de lâĂ©cole de Fontainebleau_affiche Nous avons assez peu dâinformations sur la commande de dix tableaux de sujets portant sur lâhistoire de la famille MĂ©dicis, alternant avec dix scĂšnes de la JĂ©rusalem dĂ©livrĂ©e du Tasse, que Marie de MĂ©dicis a passĂ©e pour dĂ©corer le Grand Cabinet du nouvel appartement quâelle sâest fait amĂ©nager au rez-de-chaussĂ©e de lâaile Sud du Louvre vers 1613-1614. Aussi est-il intĂ©ressant de signaler briĂšvement trois dessins des collections du dĂ©partement des estampes et de la photographie qui sont en lien direct avec ce cycle des hĂ©ros des MĂ©dicis », conservĂ©s dans la sĂ©rie thĂ©matique consacrĂ©e aux Ă©vĂšnements festifs, entrĂ©es ou pompes funĂšbres, dans le volume cotĂ© PD-203 1-FOL ancienne cote rĂ©serve B-3-fol, Ă©cole italienne. Anthony Blunt en 1970 avait repĂ©rĂ© trois tableaux de cette suite des hĂ©ros des MĂ©dicis, Le roi Henri IV et le cardinal Alexandre de MĂ©dicis Pau, musĂ©e national du chĂąteau, inv. D P-532-49 Marie de MĂ©dicis en compagnie du grand-duc Ferdinand Ier de Toscane Cherbourg, musĂ©e Thomas-Henri, inv. 835-74 et Le mariage de François de MĂ©dicis et Jeanne dâAutriche Dijon, musĂ©e des Beaux-Arts, inv. Les avis divergent sâil sâagit dâĆuvres de la mĂȘme main ou non, et sur le nom du ou des peintres, les spĂ©cialistes avançant derniĂšrement les noms de François Quesnel, Nicolas Bollery, Jacob Bunel ou Louis Beaubrun. Jean AdhĂ©mar dĂ©jĂ en 1948, alors quâil se trompait sur le sujet reprĂ©sentĂ© dans le tableau de Dijon, oĂč il voyait le mariage de Marie Stuart, avait remarquĂ© que le dĂ©partement des estampes possĂ©dait un dessin quâil jugeait exĂ©cutĂ© dâaprĂšs la peinture, mais qui semble plutĂŽt prĂ©paratoire au tableau, Ă la plume et encre noire, pierre noire, lavis brun, avec de nombreuses variantes par rapport au tableau 36,7 x 49 cm. Le dessin est placĂ© dans la sĂ©rie sur lâhistoire de France QB-4, avec une mauvaise identification ancienne au mariage du roi François Ier. Nous attendons encore que lâon fasse une attribution pour ce dessin de la seconde Ă©cole de Fontainebleau. Sans doute faut-il chercher du cĂŽtĂ© des artistes qui ont ĆuvrĂ© pour le Grand Cabinet de Marie de MĂ©dicis au Louvre Guillaume DumĂ©e, Gabriel Honnet, ou peut-ĂȘtre Jacob Bunel ou Ambroise Dubois ? Anonyme, Mariage de François de MĂ©dicis et Jeanne dâAutriche, BNF, Estampes et photographie, QB-4 gĂ©nĂ©ralitĂ©s-1660. Trois autres dessins dâune tout autre main peuvent maintenant se rattacher Ă ce cycle dont ils semblent procĂ©der. Dans le recueil factice PD-203 1-FOL, ces trois dessins ont Ă©tĂ© identifiĂ©s par une note manuscrite relativement rĂ©cente comme Ă©tant possiblement liĂ©s Ă la vie de Charles Quint, par Volterrano, sans doute Ă cause des colliers de la toison dâor quâarborent les personnages masculins, mais ces dessins se rattachent sans aucun doute possible Ă lâhistoire des hĂ©ros des MĂ©dicis ». Le premier microfilm M29623 reprend trĂšs fidĂšlement sauf un personnage rajoutĂ© en bas Ă gauche qui nous regarde, dans le mĂȘme sens, la composition du tableau de Cherbourg, Marie de MĂ©dicis en compagnie du grand-duc Ferdinand Ier de Toscane. Anonyme, Marie de MĂ©dicis en compagnie du grand-duc Ferdinand Ier de Toscane, BNF, Estampes et photographie, PD-203 1-FOL Les deux autres dessins microfilms 29624 et 29625 ont des compositions trĂšs proches lâune de lâautre, peut-ĂȘtre variations sur le mĂȘme sujet ou mettant en scĂšne deux ducs de Toscane diffĂ©rents, et prĂ©sentent chacun une intronisation dâun MĂ©dicis duc de Toscane par le pape trĂŽnant qui remet une palme au MĂ©dicis agenouillĂ© devant lui. Aucun tableau correspondant ne semble aujourdâhui connu mais le sujet figure bien dans lâinventaire des tableaux du roi que dresse Nicolas Bailly en 1709-1710, Ă cĂŽtĂ© des trois tableaux dĂ©jĂ reconnus, au n° 168, fautivement identifiĂ© comme âun tableau reprĂ©sentant le roi Henri III Ă genoux devant le pape, recevant de sa SaintetĂ© une palmeâ. Anonyme, Intronisation dâun duc de Toscane, BNF, Estampes et photographie, PD-203 1-FOL Anonyme, Intronisation dâun duc de Toscane, BNF, Estampes et photographie, PD-203 1-FOL Tous trois de mĂȘmes dimensions environ 43 x 31 cm, trĂšs lĂ©gĂšrement mis au carreau, en trĂšs bon Ă©tat, ces dessins proviennent de la bibliothĂšque Sainte-GeneviĂšve, lors des transferts dâune partie de leur collection de dessins vers la bibliothĂšque impĂ©riale au milieu du XIXe siĂšcle. Ils affichent dâintenses lavis rouge rosĂ© ou jaune, sur un dessin de pierre noire, qui Ă©voque la technique des dessinateurs de petits patrons de tapisserie Ă Paris vers 1600, comme le souligne Dominique Cordellier dans le catalogue de lâexposition des dessins français du XVIIe siĂšcle du dĂ©partement des estampes en 2014, Ă propos dâun autre dessin caractĂ©ristique au lavis rouge de nos collections, une PrĂ©dication, dĂ©collation et miracle de saint Denis devant Paris, Ă©galement en provenance de Sainte-GeneviĂšve RĂ©serve B-6 e-boĂźte fol. Il propose pour ce dessin anonyme une hypothĂ©tique attribution Ă Laurent Guyot, peintre qui, aux cĂŽtĂ©s de Guillaume DumĂ©e, est choisi en 1610 pour remplacer le dĂ©funt Henri Lerambert dans la tĂąche de dessiner des tapisseries pour le roi. Si lâattribution reste Ă confirmer, il nous paraĂźt assez Ă©vident que ce dessin est de la mĂȘme main que nos trois dessins de lâhistoire des MĂ©dicis. Un projet de tapisseries aurait-il Ă©tĂ© un moment Ă©bauchĂ© sur ce thĂšme, sans rĂ©alisation ultĂ©rieure ? LâenquĂȘte reste Ă mener. Anonyme Laurent Guyot ?, PrĂ©dication, dĂ©collation et miracle de saint Denis devant Paris, BNF, Estampes et photographie, RĂ©serve B-6 e-boĂźte fol Bibliographie succincte â Fernand Engerand, Inventaire des tableaux du Roy, rĂ©digĂ© en 1709 et 1710 par Nicolas Bailly, Paris, 1899. â Jean AdhĂ©mar, âA Representation of the Marriage of Mary Stuartâ, The Burlington Magazine, vol. 90, n° 542, mai 1948, p. 144-146. â Anthony Blunt, Three Paintings for the Appartementâ of Marie de MĂ©dicis in the Louvreâ, The Burlington Magazine, vol. 112, n° 804, mars 1970, p. 166-169. â Paola Bassani Pacht, Marie de MĂ©dicis et ses artistes », dans Le SiĂšcle » de Marie de MĂ©dicis, actes du sĂ©minaire de la chaire rhĂ©torique et sociĂ©tĂ© en Europe XVIeâ XVIIe siĂšcle, sous la dir. de Marc Fumaroli, de lâAcadĂ©mie Française, collĂšge de France, 20 â 23 janvier 2000 Ă©tudes rĂ©unies par Françoise Graziani et Francesco Solinas, dans Franco-Italica, numĂ©ro spĂ©cial, n°21-22, Alessandria, edizioni dellâOrso, 2002, â Nicolas Sainte-Fare Garnot, Il mecenatismo artistico di Maria regina e reggente 1600-1630 », dans Caterina Caneva, Francesco Solinas, Maria deâ Medici 1573-1642, una principessa fiorentina sul trono di Francia, cat. exp. Florence, Palais Pitti, Museo degli Argenti, 19 mars â 4 septembre 2005, Livourne, Sillabe, 2005, â Barbara Brejon de LavergnĂ©e dir., Dessins français du XVIIe siĂšcle, collections du dĂ©partement des Estampes et de la Photographie, cat. exp. Paris, BibliothĂšque nationale de France, 18 mars â 15 juin 2014, Paris, BibliothĂšque nationale de France, 2014. â Vladimir Nestorov. Nicolas Baullery vers 1560 â 1630, enquĂȘte sur un peintre parisien Ă lâaube du Grand SiĂšcle . MĂ©moire de recherche 2de annĂ©e de 2e cycle en histoire de lâart appliquĂ©e aux collections prĂ©sentĂ© sous la dir. de M. Olivier Bonfait, 2014. â Voir aussi le dernier point de Sylvain Kerspern novembre 2021 sur les dĂ©cors du Grand Cabinet du Louvre dâaprĂšs la JĂ©rusalem dĂ©livrĂ©e Addendum voir aussi la suite de lâĂ©tude de Sylvain Kerspern sur les dĂ©cors du Grand Cabinet du Louvre, datĂ© de janvier 2022, qui intĂšgre ces trois dessins dans une fine rĂ©flexion sur les attributions possibles des dessins et tableaux en lien avec ce cycle MĂ©dicis Antonio Fantuzzi after Rosso, lâunitĂ© de lâEtat, etching, circa 1543, BnF, Estampes, Eb-14d-fol, detail. The Department of Prints and Photographs of the BibliothĂšque nationale de France houses an outstanding collection of prints and drawings from the School of Fontainebleau. It holds over a thousand impressions of the approximately four hundred prints executed at the chĂąteau of Fontainebleau between 1542 and 1547, and numerous drawings both by artists active at the court and by contemporaries who were profoundly influenced by the innovative Fontainebleau style. Thanks to the support of the Getty Foundation through its Paper Project initiative, the BnF has launched a two-year research and cataloguing project centred on this rich collection. To mark the end of the project in 2022, the BnF and the Ecole nationale des chartes are organising a two-day colloquium that will bring to the fore new research on the Fontainebleau School and possible avenues of future investigation. The proceedings will be published in the online journal the Nouvelles de lâEstampe. Francis Iâs ambitious campaign to modernise and expand the palace of Fontainebleau marked a turning point in the history of French Renaissance art. During the 1530s and 1540s, artists and craftsmen from Italy, France and northern Europe converged at the site to produce a radically innovative style characterised by a highly-wrought ornamental language, which was quickly disseminated throughout the continent. The prints and drawings produced at Fontainebleau played a crucial role in the propagation of this new style. The Fontainebleau printmakers were particularly inventive and experimental in their approach, making extensive use of the technique of etching and displaying a freedom of invention hitherto unseen in the medium. The prints and drawings from the Fontainebleau School found their place in collections early on. From the eighteenth century, they became the object of study by print historians. Pierre-Jean Mariette 1694-1774 was the first to focus on defining the school and identifying the individual printmakers. In 1818, Adam von Bartsch took the decisive step of devoting the last chapter of the sixteenth volume of his Peintre-Graveur to the 143 âprints produced by anonymous artists after the paintings of Fontainebleauâ, and in doing so, coined the term âĂcole de Fontainebleauâ. Over the course of the nineteenth century and the first half of the twentieth, Alexandre-Pierre-François Robert-Dumesnil, FĂ©lix Herbet, Jules Lieure, Jean AdhĂ©mar, AndrĂ© Linzeler, Leon de Laborde and Ernest Coyecque assigned further prints to the school and published archival documents that shed light on the life and work of the artists. The restoration of the Galerie François Ier in the early 1960s prompted a renewed interest in and publications on the subject, which included Henri Zernerâs ground-breaking book LâEcole de Fontainebleau. Gravures 1969. Since then, a number of exhibitions have contributed further to our understanding and knowledge of the Fontainebleau School LâĂcole de Fontainebleau at the Grand Palais 1972; Gravure française de la Renaissance at the BibliothĂšque nationale de France 1994-1995; Primatice, maĂźtre de Fontainebleau at the MusĂ©e du Louvre 2004-2005; Luca Penni, Un disciple de RaphaĂ«l Ă Fontainebleau also at the Louvre 2012-2013; and Le roi et lâartiste. François Ier et Rosso Fiorentino at the ChĂąteau of Fontainebleau 2013. More recently, Catherine Jenkinsâs in-depth study Prints at the Court of Fontainebleau, c. 1542-1547 2017 made significant progress towards identifying the prints, their makers and the methods of print production used at the court. Over the last few years, the exhibitions The Renaissance of Etching Metropolitan Museum of Art, 2019-2020 and Gravure en clair-obscur MusĂ©e du Louvre, 2018-2019 shed further light on specific aspects of print production at Fontainebleau. The study days will revolve around three broad themes The âfirstâ School of Fontainebleau prints and drawings This session will consider the prints and drawings executed at Fontainebleau in the 1530s and 1540s. Papers may focus on the circumstances and methods of print production at the court, the individual printmakers and draftsmen, the influences on their work and questions of iconography. Comparisons with other sixteenth-century printmaking centres are encouraged, as well as proposals that address the materiality of the objects and the technical analysis of their inks, paper, and states. Reception in France and Europe Produced during a time of expanding trade networks, the Fontainebleau School prints and drawings were quickly disseminated and widely copied by artists and craftsmen across Europe. We welcome contributions on the circulation of the works and on the dispersal of the printing plates, some of which reached Italy and perhaps the north. Within the broad themes of function and reception, discussions may address workshop practices that reflect the Fontainebleau model; the printsâ role as a conduit for artistic exchange in France and abroad; the ways in which sixteenth-century artists adapted and assimilated Fontainebleau designs and motifs in their work; and the enduring influence of the ornament style on the decorative arts. 3. Collectors and collections of Fontainebleau School prints and drawings The third session will examine collecting practices, the taste for prints and drawings from the Fontainebleau School and how this evolved over time. Papers should therefore consider the historiography of the works and the manner in which they were appreciated, interpreted, discussed and collected from the sixteenth century onwards. In this context, we encourage proposals on the constitution and reconstruction of historic collections that form the core of French and European institutions today. Organising committee Anna Baydova, Getty Paper Project Fellow, Department of Prints and Photographs, BibliothĂšque nationale de France, and researcher, SAPRAT research group EPHE, EA-4116 Pauline Chougnet, conservatrice des bibliothĂšques, in charge of drawings, Department of Prints and Photographs, BibliothĂšque nationale de France Catherine Jenkins, independent art historian Corinne Le BitouzĂ©, conservatrice gĂ©nĂ©rale des bibliothĂšques, deputy director of the department of prints and photographs, BibliothĂšque nationale de France Marc Smith, professor of palaeography, Ăcole nationale des chartes Gennaro Toscano, Conseiller scientifique pour le MusĂ©e, la recherche et la valorisation, BibliothĂšque nationale de France Caroline Vrand, conservatrice du patrimoine in charge of fifteenth- and sixteenth-century prints and drawings, Department of Prints and Photographs, BibliothĂšque nationale de France Practical information Proposals should be a maximum of 300 words. They should include a title and be accompanied by a short biography of the author. Submissions should be emailed to reserve-estampes-photographie before the 4th of December 2021. Candidates will be notified by the 14th of January 2022. The study days will take place at the Ăcole nationale des chartes in Paris on the 9th and 10th of June 2022. The conference proceedings will be published in the online journal the Nouvelles de lâestampe in the autumn of 2022. Accommodation and travel expenses will be covered by the organisers, with the support of the Getty Foundation through its Paper Project initiative La grande affaire qui nous occupe en ce moment, et depuis plusieurs annĂ©es dĂ©sormais, est la rĂ©troconversion de lâInventaire du fonds français du XVIIe siĂšcle. Il sâagit de reprendre les descriptions de plus de 50 000 estampes dĂ©crites dans 14 volumes publiĂ©s sur papier depuis 1935, et les réécrire au format informatique Intermarc du catalogue de la BnF. Câest un travail colossal qui sâeffectue en Ă©quipe, en faisant travailler une entreprise prestataire â nous en reparlerons. Câest aussi lâoccasion de se rendre compte quâon ne cite pas ses sources de la mĂȘme maniĂšre dans un livre qui a une unitĂ©, oĂč lâon se rend Ă lâintroduction, Ă la bibliographie et dans une base de donnĂ©es oĂč chaque fiche doit ĂȘtre autosuffisante et donner tous les renseignements nĂ©cessaires. Il y a donc un Ă©norme travail de reprise de la bibliographie citĂ©e dans lâIFF avant de le passer en ligne. Ă cette occasion, on ajoute des prĂ©cisions, on vĂ©rifie quelques donnĂ©es bibliographiques. Et je me suis ainsi rendu compte quâon ignorait la date de mort de DĂ©sirĂ© Guilmard. Si vous nâĂȘtes pas spĂ©cialiste, ce nom ne vous dira sans doute rien⊠mais Guilmard est un auteur du XIXe siĂšcle qui a publiĂ© des Ă©tudes trĂšs importantes, auxquelles on se rĂ©fĂšre encore. Car cet amateur, spĂ©cialiste de lâameublement, donne Ă la fin de sa vie un rĂ©pertoire, Les MaĂźtres ornemanistes 1880-1881, qui recense, Ă©cole par Ă©cole, les estampes qui ont servi de modĂšles dâornements pour les artistes et artisans de lâAncien RĂ©gime. Cet ouvrage est un usuel dans la plupart des bibliothĂšques patrimoniales et dâhistoire de lâart, tant il Ă©tait novateur et nâa pas forcĂ©ment Ă©tĂ© remplacĂ©. Mais la personne de Guilmard, ingĂ©nieur-gĂ©omĂštre de formation, nĂ© Ă Boulogne-sur-Mer, reste bien mystĂ©rieuse. Olivia TolĂšde, autrice de sa notice dans le Dictionnaire critique des historiens de lâart mise Ă jour en mars 2020 avoue ainsi tout de go âDe la vie, de la carriĂšre et des aspirations de Jean DĂ©sirĂ© Guilmard, nous ne connaissons aujourdâhui presque rienâ. On ignore mĂȘme⊠sa date de mort, quâO. TolĂšde donne âvers 1885â tandis que la BnF se contentait dâun prudent â18..â. Or, on sait combien les bibliothĂ©caires veulent une donnĂ©e prĂ©cise, bien structurĂ©e et riche. Cet absurde ignorance ne me convenait pas et il fallait remplir sa fiche dâauteur dite dâautoritĂ© dans le catalogue de la BnF ! Jâai donc entrepris de rechercher son acte de dĂ©cĂšs, puisquâil Ă©tait Ă peu prĂšs assurĂ© quâil Ă©tait mort Ă Paris. Alors quâon lui connaissait des adresses dans le 10e arrondissement rue dâHauteville, rue de Lancry, câest dans le 9e quâil est dĂ©cĂ©dé⊠le 8 juin 1885. Acte de dĂ©cĂšs de DĂ©sirĂ© Guilmard, 9 juin 1885. Archives de Paris, actes de dĂ©cĂšs, 9e arrondissement, 1885, V4E 6245, acte 833. Les archives de Paris conservent son acte de dĂ©cĂšs, qui est mĂȘme numĂ©risĂ©. On y apprend donc quâil est dĂ©cĂ©dĂ© en son domicile du 83 boulevard de Clichy entre la place du mĂȘme nom et le lycĂ©e Jules-Ferry, dĂ©jĂ veuf de son Ă©pouse Marie-Philippine Tronet et que le dĂ©cĂšs a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© par son gendre, Charles-Arthur Hodenger. Câest par ces avancĂ©es anecdotiques que nous finissons par y voir plus clair, par diffuser des donnĂ©es prĂ©cises, recouper les informations et remettre en contexte les recherches que nous lisons et utilisons encore tous les jours. Un extraordinaire recueil de dessins dâenfant Le dĂ©partement des Estampes de la BnF conserve sous la cote RĂ©serve Ad-12-pet. fol. un document exceptionnel. Ce nâest pas un chef dâĆuvre de lâhistoire de lâart mais un document passionnant dâun point de vue Ă la fois historique et humain il sâagit des dessins rĂ©alisĂ©s par Louis, duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV et pĂšre de Louis XV, entre ses 7 ans et demi et ses 12 ans. Dans le cadre des JournĂ©es europĂ©ennes du patrimoine 2020, jâen ai fait une prĂ©sentation disponible sur le site de la BnF. Le recueil lui-mĂȘme est disponible Ă la consultation en intĂ©gralitĂ© et en haute dĂ©finition sur Gallica. Page de titre Ces cent six dessins en rĂ©alitĂ© cent dix, car quatre sont doubles sont bien signalĂ©s et des mentions y sont faites trĂšs rĂ©guliĂšrement car il sâagit dâun tĂ©moignage de premiĂšre importance sur la formation des princes français et la culture Ă la Cour de Versailles. Le fait quâils appartiennent au fonds issu du grand collectionneur Roger de GaigniĂšres leur donne un intĂ©rĂȘt supplĂ©mentaire ils figurent dans le projet Collecta dâĂ©tude de ces collections. DerniĂšrement, ces dessins ont Ă©tĂ© remis dans le contexte de ceux rĂ©alisĂ©s par les frĂšres du duc de Bourgogne le duc dâAnjou, futur roi dâEspagne sous le nom de Philippe V, et le duc de Berry. Trois recueils des frĂšres sont en effet conservĂ©s Ă la fondation Custodia, Ă Paris HĂ©lĂšne Queval, Trois carnets de dessins des petits-fils de Louis XIV Ă la Fondation Custodia », Versalia, 2020, p. 179-196. Dessin n° 25 Mais ces recherches ne lĂšvent pas entiĂšrement le voile sur notre recueil, dont lâorigine est sans doute plus complexe que ce quâon pourrait imaginer â notamment car, contrairement aux carnets de la fondation Custodia â ils ont Ă©tĂ© re-reliĂ©s, nous faisant perdre la prĂ©sentation originelle des documents. Lâinventaire de 1711 de la collection GaignĂšres parle dâailleurs dâun paquet de desseins de Mgr le duc de Bourgogne » numĂ©ro 1042, et non dâun recueil reliĂ©. Le difficile problĂšme de la provenance Lâun des principaux mystĂšres repose sur un fait soigneusement ignorĂ© par lâensemble des commentateurs et historiens. On a dit que les dessins Ă©taient offerts Ă GaigniĂšres. Câest assurĂ©ment le cas de certains dâentre eux les n° 85, 87 portent bien une inscription Pour M. de GaniĂšres » janvier et fĂ©vrier 1694. Dessin 87 avec ex dono âpour M. de GaniĂšresâ Mais HĂ©lĂšne Queval a justement soulignĂ© que la plupart des mentions de GaigniĂšres ne le dĂ©signent pas directement comme rĂ©cipiendaire du dessin â il est soulignĂ© que le dessin a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© ad dominum de GaigniĂšres », câest Ă dire chez lui. Cette mention apparaĂźt le 22 dĂ©cembre 1691, câest-Ă -dire deux mois aprĂšs le dĂ©cĂšs du maĂźtre Ă dessiner officiel, le graveur IsraĂ«l Silvestre. On peut donc penser que ce dĂ©cĂšs a entraĂźnĂ© une rĂ©organisation des cours de dessins. Ces cours sont sans doute, au moins pour partie, donnĂ©s par SĂ©bastien Leclerc, Ă qui ont appartenu les carnets de la fondation Custodia ; et on dĂ©cide alors dâamener les enfants visiter des collections dâamateurs â et donc celle de GaigniĂšres â oĂč trouver des modĂšles Ă recopier. 29 dessins sont ainsi rĂ©alisĂ©s chez GaigniĂšres et sans doute Ă partir de ses collections â bien quâil soit difficile dâĂ©tablir des liens prĂ©cis. Il ne me semble pas pour autant impossible que ces dessins soient restĂ©s chez GaigniĂšres, car aucun dâentre eux ne porte de mention de don Ă une autre personne. Dessin 28 rĂ©alisĂ© âad D. de GaniĂšresâ Or, certes les mentions ne sont pas nombreuses sur ces dessins mais, malgrĂ© cela, il en est une que personne nâa relevĂ©e, et qui dĂ©signe pourtant le rĂ©cipiendaire de certains des dessins. Plus quâĂ GaigniĂšres, les dessins ont, semble-t-il, Ă©tĂ© donnĂ©s ⊠à Soros » ! Cette Ă©trange mention apparaĂźt sur 10 dessins. Mais qui est Soros ? En lâabsence de solution Ă©vidente au mystĂšre, tous les historiens ont fait semblant de ne pas voir le problĂšme. Que pouvons-nous dire de ce drĂŽle de nom ? Le mystĂšre âsorosâ Dâabord quâil sâagit apparemment dâun nom commun n° 4 pour le cher sorom » ; 20 pour le soros » ; 35 D. Burgundiae fecit pour le soros », etc. Par ailleurs, ce nom semble se dĂ©cliner sorom » n° 34 pour le trĂšs cher sorom » ; 32 pour le sorom », etc. , Ă la maniĂšre dâun mot tirĂ© dâune langue ancienne. Dessin 35 âDux Burgundiae fecit pour le sorosâ Notre hypothĂšse, Ă plusieurs niveaux, est donc la suivante. Nous lâavons proposĂ©e Ă plusieurs chercheurs spĂ©cialistes de la famille royale, de lâĂ©ducation des princes, de GaigniĂšres et de ces dessins, qui la trouvent sĂ©duisante, mais sommes Ă©videmment seuls responsables de sa pertinence. Dâabord, que soros » reprĂ©sente en rĂ©alitĂ© le mot grec oÏáœč », qui dĂ©signe un cadavre, mais aussi, de maniĂšre plaisante â notamment chez Aristophane â une vieille personne. Il paraĂźt plausible que des cours de grec aient amenĂ© le jeune prince Ă employer ce terme amusant et Ă lâappliquer Ă une personne de sa suite. Ce terme Ă la fois respectueux et amical marque une Ă©mouvante proximitĂ© avec un petit garçon de 7 ans appelĂ© Ă devenir un jour roi de France. Reste encore Ă trouver de qui il pourrait sâagir. Il faut une personne assez proche du petit duc pour que lâemploi dâun surnom soit possible, dans un contexte extrĂȘmement codifiĂ© â on imagine mal par exemple le duc de Bourgogne appeler ainsi un haut dignitaire ou un grand noble, qui serait plutĂŽt appelĂ© Monsieur » ou Monseigneur »⊠Mais en mĂȘme temps, Soros doit ĂȘtre une personne assez Ă©levĂ©e pour que le jeune prince lui offre plusieurs dessins â le petit-fils du roi ne fait, a priori, pas de tels cadeaux Ă un garçon de cuisine ! Dessin 34 âpour le trĂšs cher soromâ Une premiĂšre idĂ©e Ă©tait que cela aurait pu ĂȘtre IsraĂ«l Silvestre lui-mĂȘme â car une familiaritĂ© est forcĂ©ment nĂ©e des heures Ă apprendre Ă dessiner, quâil Ă©tait assez important pour frĂ©quenter les princes tout en Ă©tant un simple artiste. Silvestre est par ailleurs nĂ© en 1621, ce qui lui donne 70 ans environ Ă lâĂ©poque, câest un digne vieillard. Toutefois, les dessins sont globalement classĂ©s dans lâordre chronologique, et ce terme apparaĂźt sur des dessins qui semblent dater dâaprĂšs sa mort. On imagine mal FĂ©nelon ou le duc de Beauvilliers, respectivement prĂ©cepteur et gouverneur du petit duc, ĂȘtre appelĂ©s si familiĂšrement. Ils sont dâailleurs nĂ©s en 1651 et 1648, ce qui en fait des vieillards » qui ont tout juste atteint la quarantaine â cela nâexplique pas le surnom, mĂȘme sâils ont dix ans de plus que le pĂšre du duc de Bourgogne. Pas plus que cela nâexpliquerait que GaigniĂšres soit venu Ă possĂ©der ces dessins. Sâagirait-il alors du graveur SĂ©bastien Leclerc, dont on a dit quâil a donnĂ© des cours de dessins aux enfants royaux et qui possĂ©dait certains de ces dessins ? Câest un jeune vieillard de 53 ans en 1690, dont nous connaissons mal les relations aux petits ducs â il semble quâil ait commencĂ© Ă travailler du vivant mĂȘme dâIsraĂ«l Silvestre, et remplit sa charge alors que le fils de ce dernier habitait Brest et nâĂ©tait donc pas en mesure de faire jouer la survivance dont il jouissait. La familiaritĂ© Ă son Ă©gard serait toutefois surprenante alors quâen 1690, SĂ©bastien Leclerc est un tout nouveau venu dans lâentourage royal. Leclerc aurait pu donner certains dessins Ă GaigniĂšres, mais il serait illogique de lui cĂ©der tous les dessins dâune pĂ©riode prĂ©cise⊠et surtout tous ceux oĂč il serait appelĂ© dâun surnom prouvant une familiaritĂ© avec le duc de Bourgogne. Par ailleurs, dans les dessins quâil a reçus et collectionnĂ©s, conservĂ©s Ă la fondation Custodia, aucun ne porte cette mention de soros ». Nous repoussons donc cette hypothĂšse. Dessin 4 âpour le cher soromâ Une troisiĂšme possibilitĂ© est que Soros dĂ©signe GaigniĂšres lui-mĂȘme. Ce nâest pas impossible â mais on aurait alors un assez jeune vieillard de 50 ans environ il est nĂ© en 1642, mais nâa finalement que quatre ans de moins que le grand-pĂšre de notre enfant, Louis XIV nĂ© en 1638. Cela rĂ©soudrait la question de lâhistorique de possession des dessins. En revanche, lâusage de ce terme si familier pose problĂšme GaigniĂšres nâa jamais Ă©tĂ© dans lâentourage trĂšs proche des enfants de France, il les a juste reçus Ă plusieurs reprises. Par ailleurs, certains dessins plus tardifs 1694 sont offerts et dĂ©dicacĂ©s Ă GaigniĂšres sous le nom, rĂ©pondant davantage aux normes sociales, de M. de GaigniĂšres »⊠mais un Ă©ventuel changement de protocole peut-il ĂȘtre dĂ» au fait quâun enfant de 7 ans et un de 11 ont des pratiques sociales diffĂ©rentes ? En fait, pour sâadresser Ă GaigniĂšres, le duc de Bourgogne passait par un intermĂ©diaire, et câest cette personne qui nous semble pouvoir ĂȘtre soros ». Il sâagit du premier valet du duc de Bourgogne, Denis Moreau. Lui-mĂȘme collectionneur assidu, il est un personnage du premier cercle du petit duc, qui vit dans sa proximitĂ© immĂ©diate et son intimitĂ©. MalgrĂ© le terme de valet », sa charge est prestigieuse et il est une personne dâune certaine importance sociale, qui peut par exemple recevoir la princesse Palatine, belle-sĆur du roi, dans ses appartements. Saint-Simon relate sa mort dans ses MĂ©moires. NĂ© en 1630, il a alors environ 60 ans, huit de plus que le grand-pĂšre de Louis, ce qui en fait un trĂšs correct vieillard. Par ailleurs, cela peut expliquer le passage des dessins Ă GaigniĂšres. Nous connaissons le cas de superbes cadeaux de Moreau Ă son ami, qui, comme collectionneurs, se comprennent fort bien câest Moreau qui a offert Ă GaigniĂšres la Guirlande de Julie â sans doute le plus beau manuscrit enluminĂ© du siĂšcle. Et si Moreau laisse un hĂ©ritier, il lui lĂšgue une infime partie de ses biens, offrant le reste Ă son ami Nyert, premier valet de chambre du roi. Une lettre de Denis Moreau Ă GaigniĂšres nous apprend que, mĂȘme quand le duc de Bourgogne promet un dessin au collectionneur, cela passe par lâintermĂ©diaire de son ami le valet de chambre. On lit ainsi BnF, mss, fr. 24989, fol. 147 â lettre mise en ligne par le projet Collecta Du 16 may. Jâattendois impatiament, mon trĂšs cher Monsieur, quelque chose qui vous fist plaisir pour interompre le long silence que vous gardez aussi religieusement que lâon fait Ă la Trape. La nouvelle que jâay Ă vous mander est que Monsegneur acheva hier le dessein quâil vous avoit promis, quâil est tout des plus beaux qui soient sortis de ses mains. Il est revetu de toutes ses formes, câest Ă dire quâil est adressĂ©, dattĂ© et paraffĂ©. Je puis ajouter quâon lâa fait de bon coeur par raport Ă vous » Lettre de Moreau Ă GaigniĂšres annonçant que le duc de Bourgogne a fait un dessin pour lui. Photo du projet Collecta. Denis Moreau nous paraĂźt donc faire un excellent candidat pour le titre de soros » dĂ©cernĂ© par un enfant de 7 ans, en 1690 ! Et surtout, aucun autre candidat ne semble faire aussi bien lâaffaire. Nous sommes conscient quâil ne sâagit que dâhypothĂšses, que seuls de nouveaux documents une lettre oĂč Moreau⊠ou un autre serait explicitement dĂ©signĂ© par ce terme pourraient corroborer ou infirmer. Ces dessins rĂ©alisĂ©s pour soros » auraient donc Ă©tĂ© offerts par le jeune duc de Bourgogne au vieil homme responsable de sa Maison qui savait prendre soin de lui, mais avait aussi conscience de lâimportance sociale et historique de ces dessins dâenfant. Collectionneur Ă©mĂ©rite, qui avait rĂ©uni un ensemble dont la qualitĂ© Ă©tait connue Ă la Cour, Moreau cultivait lâamitiĂ© de cet autre grand collectionneur quâĂ©tait Roger de GaigniĂšres. Il emmenait les jeunes princes chez ce dernier et lui a fait donc de certaines de ses plus belles piĂšces â on le savait pour la Guirlande de Julie, nous proposons donc dây ajouter certains de ces dessins. GaigniĂšres les aura donc ajoutĂ©s Ă ceux quâil avait lui-mĂȘme obtenus et les aura reliĂ©s ensemble. Quelques dessins de ce mĂȘme recueil semblent dâailleurs avoir encore une origine diffĂ©rente les dessins de mains, etc. et celui offert par le duc Ă son grand-pĂšre Louis XIV, aprĂšs le dessin 99, qui demeure encore un mystĂšre. Dessin hors numĂ©rotation, offert Ă son grand-pĂšre Louis XIV, de provenance sans doute diffĂ©rente Vanessa Selbach prĂ©sente un jeu de cartes pĂ©dagogique du XVIIIe s. RĂ©mi Mathis prĂ©sente lâalbum de dessins dâenfant du duc de Bourgogne, petit-fils de Louis XIV et pĂšre de Louis XV. Une vidĂ©o de Vanessa Selbach, sur une estampe de mode du XVIIe s. Lâauteur remercie Peter Fuhring, pour les prĂ©cieuses informations quâil a pu lui fournir. Le classement des sĂ©ries du dĂ©partement des Estampes est complexe mais correspond Ă la logique de travail dâhommes des XVIIIe et XIXe siĂšcles qui se sont trouvĂ©s devant une masse de plusieurs millions dâimages Ă organiser sans avoir les possibilitĂ©s matĂ©rielles de les dĂ©crire une Ă une. Il nâest donc pas Ă©tonnant que les chercheurs Ă©chouent parfois Ă localiser lâensemble des piĂšces qui les intĂ©ressent, en oubliant certains recoins⊠ou tout simplement parce que les bibliothĂ©caires dâantan ont commis une erreur de classement. La petite re-dĂ©couverte dont nous parlons ici a trait Ă lâestampe en style cosse-de-pois » dont il a dĂ©jĂ Ă©tĂ© question ici. Ce style ornemental â largement parisien â des premiĂšres dĂ©cennies du XVIIe siĂšcle est dâune grande originalitĂ©. Les planches rĂ©alisĂ©es dans ce style proposent des modĂšles ornementaux destinĂ©s aux orfĂšvres du temps elles sont souvent trĂšs rares, et permettent de comprendre la diffusion dâun goĂ»t et de modĂšles dĂ©coratifs dans la France dâHenri IV et de Louis XIII. Peter Fuhring et MichĂšle Bimbenet ont donnĂ© une Ă©tude monumentale sur le sujet, rĂ©pertoriant lâensemble des planches connues dans les collections publiques du monde entier Peter Fuhring et MichĂšle Bimbenet-Privat, Le style âcosses de poisâ. LâorfĂ©vrerie et la gravure Ă Paris sous Louis XIII », Gazette des beaux-arts, janvier 2002, p. 1-224. Suite de GĂ©dĂ©on LĂ©garĂ©, planche 5 GĂ©dĂ©on LĂ©garĂ© fait partie de ces graveurs dâestampes en style cosse-de-pois ». Il figure dans lâinventaire du fonds français Maxime PrĂ©aud, Inventaire du fonds français de la BibliothĂšque nationale, Leclercq-Lenfant t. 10, Paris, BN, 1989, p. 50-51. du dĂ©partement des Estampes de la BnF. Nây sont toutefois mentionnĂ©es que les planches qui se trouvent dans le volume RĂ©serve Le-40-Fol, câest-Ă -dire les planches 1, et 3 Ă 7. Ces informations sont reprises par Fuhring et Bimbenet ibid., p. 112-113. Il faut en rĂ©alitĂ© ajouter Ă cet inventaire des nouvelles Ă©preuves des planches 2 et 5, qui se trouvaient de maniĂšre inattendue dans la matiĂšre », câest-Ă -dire le supplĂ©ment, non reliĂ© et mis en boĂźte, dâune sĂ©rie documentaire â en lâoccurrence, celle sur la typographie et les livres Kb-Mat-4a 2. Ces planches nâĂ©taient pas dans un excellent Ă©tat, il y avait des manques dans les deux coins supĂ©rieurs surtout le droit de la planche 2 et au coin supĂ©rieur gauche de la planche 5. Elles ont Ă©tĂ© restaurĂ©es par lâatelier du dĂ©partement en dĂ©cembre 2013/janvier 2014. Cosse-de-pois anonyme Bimbenet-Fuhring, 17. Vers 1620-1625 Des planches appartenant Ă une autre suite en cosse-de-pois ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es au mĂȘme endroit les n° 12, 14, 16 et 17 du catalogue Fuhring-Bimbenet anonymes, vers 1620-1625, p. 53-54 auparavant connus en seulement deux exemplaires Amsterdam, coll. Gans ; et Paris, INHA. Monogrammiste AD, suite de modĂšles dâorfĂšvrerie, 1608 Monogrammiste AD, suite de modĂšles dâorfĂšvrerie, 1608 Dans un autre style que la cosse-de-pois, nous avons Ă©galement retrouvĂ© plusieurs planches ornementales en noir, qui servaient Ă©galement de modĂšle dâorfĂšvrerie. Ces quatre planches 3 de modĂšles et la page de titre sont dues au Monogrammiste AD signĂ©es ADF pour fecit » et datĂ©es de 1608. Leur tirage demande une maĂźtrise technique parfaite, et elles sont elles aussi rarissimes il nâexiste apparemment quâune seule suite complĂšte Ă Berlin Kunstbibliothek OS 7741, voir Katalog der Ornamentstichsammlung der Staatlichen Kunstbibliothek Berlin, Berlin et Leipzig, 1939, n° 7441, et quelques planches isolĂ©es Ă la bibliothĂšque de lâINHA coll. Doucet Foulc 1914, n° 47919. Nagler dans ses Monogrammistes I, n° 402 classe ce maĂźtre, sans doute un apprenti orfĂšvre ou un orfĂšvre, parmi les Allemands, mais Guilmard Les maĂźtres ornemanistes, Paris, Plon, 1880, p. 38, et ensuite la Kunstbibliothek de Berlin, parmi les Français. Toutes ces planches ont Ă©tĂ© extraites de la matiĂšre », ont Ă©tĂ© restaurĂ©es puis ont rejoint la suite Vollant acquise en 2011 dans le recueil RĂ©serve Lz-709-PET-FOL consacrĂ© Ă lâorfĂšvrerie. La gravure sur bois de ce placard populaire donne une reprĂ©sentation assez rĂ©aliste dâun barbet, chien de chasse au gibier dâeau, aux poils bouclĂ©s, rĂ©putĂ© intelligent et fidĂšle. Cette race nouvelle au XVIe siĂšcle fut mise Ă la mode par le chancelier RenĂ© de Birague ; on peut voir dâailleurs un barbet sculptĂ© faict au plus prĂšs du naturel » blotti fidĂšlement aux cĂŽtĂ©s de lâeffigie funĂ©raire de son Ă©pouse, Valentine Balbiani, conservĂ©e au Louvre. LĂ©onard Odet, actif Ă Lyon, rue MerciĂšre dans le quartier des libraires, au moins entre 1578 et 1610, fut graveur sur bois tailleur dâhistoires », marchand dâestampes et Ă©diteur de petits livres modĂšles de broderie, plusieurs Ćuvres satiriques ou moralisatrices du poĂšte du Bugey Claude Mermet, Ă qui peut-ĂȘtre Odet aurait pu demander de composer les vers de cette feuille ?. Odet paraĂźt sâĂȘtre spĂ©cialisĂ© dans ces grands placards illustrant des thĂšmes de lâactualitĂ© politique Pourtaict de la Ligue infernalle, vers 1593 ou des thĂšmes populaires traditionnels, mettant volontiers en scĂšne des animaux, comme La grande et merveilleuse bataille dâentre les chats et les rats 1610 ou ce loyal barbet, symbole de fidĂ©litĂ© active, thĂšme qui semble avoir connu un certain succĂšs puisquâon en connaĂźt une autre version du XVIIe siĂšcle, avec image et texte en français gravĂ©s sur bois, dans les collections du British Museum. LĂ©onard Odet Je suis loyal Barbet veillant Lyon, vers 1600 Gravure sur bois Paris, BibliothĂšque nationale de France, dĂ©partement des Estampes et de la Photographie Hennin, n° 1633 En passant par la Bourgogne⊠Dessins dâEtienne Martellange, un architecte itinĂ©rant au temps de Henri IV et de Louis XIII Dijon, musĂ©e Magnin, 16 octobre 2013 â 19 janvier 2014 Le musĂ©e Magnin, en partenariat avec la BibliothĂšque nationale de France, expose une sĂ©lection de cinquante-trois dessins dâEtienne Martellange du dĂ©partement des Estampes et de la photographie de la BnF. Le dĂ©partement conserve en effet un ensemble exceptionnel de deux cents cinquante et un dessins du jĂ©suite , dont cent soixante seize vues de villes, de monuments et de chantiers en rapport avec son activitĂ© dâarchitecte sur les maisons de lâOrdre et son rĂŽle de visiteur de lâOrdre qui lâentrainait Ă superviser, non seulement les maisons dont il avait la charge mais aussi celle dont il nâĂ©tait pas lâarchitecte. Il dĂ©ploie durant la premiĂšre moitiĂ© du XVIIe siĂšcle une activitĂ© intense qui le fait voyager Ă travers toute la France et ses grands dessins rehaussĂ©s de lavis gris, beige et bleu, tout Ă fait indĂ©pendants des plans et documents propres Ă son activitĂ© dâarchitecte, constituent un portrait » inĂ©galĂ© de la France sous les rĂšgnes de Henri IV et de Louis XIII. Ces grandes vues dessinĂ©es sont toujours restĂ©es cĂ©lĂšbres et les dessins de la BnF, passĂ©s chez les ducs de Chaulnes au XVIIIe siĂšcle, ont Ă©tĂ© acquis par la bibliothĂšque en 1840 auprĂšs de Michel Hennin, collectionneur fĂ©ru dâestampes et dâhistoire. Fils de peintre, nĂ© Ă Lyon le 22 dĂ©cembre 1569, Martellange, aprĂšs un noviciat Ă Avignon, avait prononcĂ© ses vĆux de frĂšre coadjuteur temporel en 1603, et sa carriĂšre dĂ©bute avec les plans du collĂšge de ChambĂ©ry dont il supervise les travaux entre 1603 et 1605, travaillant ensuite principalement pour les collĂšges de la province de Lyon. A partir de 1611 son champ dâintervention sâĂ©largit aux provinces de Champagne et de France et lâartiste parcourt le pays jusque vers 1630, se retirant par la suite Ă Paris oĂč il meurt le 3 octobre 1641. Lâexposition et le catalogue qui lâaccompagne sont organisĂ©s en trois parties les profils et vues de ville un genre qui a eu grand succĂšs durant tout le Grand SiĂšcle, les vues de Dijon et de ses environs qui permettront aux Dijonnais et aux visiteurs du musĂ©e Magnin de dĂ©couvrir la capitale de Bourgogne dans les annĂ©es 1610 â 1620 et enfin les monuments des provinces de Champagne et de Lyon qui montrent lâintĂ©rĂȘt de lâarchitecte jĂ©suite pour les Ă©difices antiques, romans ou gothiques. Le catalogue dâexposition, publiĂ© chez Gourcuff Gradenigo, prĂ©sente les cinquante-trois dessins, tous reproduits, avec des notices dâAdriana SĂ©nard, qui rĂ©dige une thĂšse de doctorat sur Martellange sous la direction des professeurs Pascal Julien et Claude Mignot. Les notices sont prĂ©cĂ©dĂ©es dâune prĂ©face de RĂ©mi Cariel, conservateur en chef au musĂ©e Magnin, et de plusieurs essais Les vues de villes en France au XVIIe siĂšcle par SĂ©verine Lepape, conservateur responsable du service de lâestampe ancienne et de la rĂ©serve au dĂ©partement des Estampes et de la Photographie de la BibliothĂšque nationale de France Lâarchitecture des Ă©glises jĂ©suites en France par Claude Mignot, professeur Ă©mĂ©rite Ă lâuniversitĂ© de Paris Sorbonne Un architecte nĂ© pour peindre » et Les dessins dâEtienne Martellange carnets dâun architecte itinĂ©rant, par Adriana SĂ©nard La provenance des dessins de Martellange conservĂ©s Ă la RĂ©serve du dĂ©partement des Estampes et de la Photographie de la BibliothĂšque nationale de France par Barbara Brejon de LavergnĂ©e, bibliothĂ©caire au dĂ©partement des Estampes et de la Photographie de la BibliothĂšque nationale de France. JĂ©sus et le perroquet vĆu pour la nouvelle annĂ©e, gravure sur bois coloriĂ©e. BaviĂšre, Haut-Rhin, 1470. BnF, DĂ©partement des Estampes, RĂ©serve Ea-5 8-BoĂźte Ă©cu Le dĂ©partement des Estampes et de la Photographie de la BnF et la collection Rothschild du dĂ©partement des Arts Graphiques du MusĂ©e du Louvre sâassocient pour prĂ©senter quelques 80 estampes illustrant les dĂ©buts du mĂ©dium en Europe du Nord Allemagne, France et Pays-Bas, avant les dĂ©buts de Martin Schongauer. Riche de plus de 250 xylographies, appelĂ©es souvent improprement âincunables de lâestampeâ et plusieurs centaines de gravures sur mĂ©tal, la BnF nâavait jusquâĂ prĂ©sent jamais rĂ©alisĂ© une exposition dâenvergure rĂ©unissant les chefs-dâoeuvre de cette pĂ©riode. La collection Rothschild, fondĂ©e grĂące au goĂ»t et aux connaissances dâEdmond de Rothschild Ă la fin du XIXe siĂšcle, dĂ©tient des feuilles trĂšs importantes et complĂ©mentaires de la collection de la BnF. Edmond de Rotschild achetait en effet en intelligente collaboration avec les conservateurs de la BN, essentiellement Henri Bouchot. La rĂ©union dâune partie de ces deux fonds offrira donc dâintĂ©ressantes mises en perspective. Lâestampe fut mise au point vers la fin du XIVe siĂšcle en Occident. La premiĂšre technique expĂ©rimentĂ©e fut la gravure sur bois ou xylographie trĂšs vraisemblablement en Allemagne du Sud. Peu dâexemplaires antĂ©rieurs Ă 1450 ont Ă©tĂ© conservĂ©s et encore moins de matrices, aussi, la prĂ©sence au sein de lâexposition du Bois Protat, ancĂȘtre emblĂ©matique de la gravure car considĂ©rĂ©e comme la plus ancienne matrice conservĂ©e en Occident, constituera-t-elle un Ă©vĂ©nement et servira-t-elle de point dâancrage et de fil conducteur Ă cette production qui resta populaire et importante tout au long du XVe siĂšcle voir ici un billet prĂ©cĂ©dent sur cette matrice . Christ au Mont des Oliviers. Xylographie. Allemagne du Sud, vers 1400-1420. BnF, DĂ©partement des Estampes, RĂ©serve Ea-5 2-BoĂźte TrĂšs vite, prĂšs de trente ans aprĂšs lâinvention de la gravure sur bois, les orfĂšvres saisirent lâoccasion du marchĂ© ouvert par la xylographie pour graver des plaques de mĂ©tal et en faire des tirages quâils gardaient comme modĂšles ou quâils vendaient. MaĂźtre des cartes Ă jouer. Cartes Ă jouer de la couleur oiseau. Rhin supĂ©rieur, vers 1430-1440, gravure au burin. BnF, DĂ©partement des Estampes, RĂ©serve Kh-25-BoĂźte Ă©cu Le domaine de lâestampe sâenrichit donc de nouveaux sujets et de nouvelles conceptions esthĂ©tiques. Semblablement au Bois Protat, cette production se trouvera prĂ©sentĂ©e au sein de lâexposition autour dâune matrice gravĂ©e en mĂ©tal en criblĂ©, LâAnnonciation, conservĂ©e au dĂ©partement des Objets dâArt du Louvre. En moins de soixante-dix ans, les graveurs mirent donc au point les deux grandes techniques qui restent encore aujourdâhui celles employĂ©es par les artistes. Les premiĂšres estampes naquirent dans un contexte de bouillonnement expĂ©rimental incroyable, dont lâexposition souhaite rendre compte en montrant ensemble des Ćuvres fort diffĂ©rentes par leur esthĂ©tique. Le succĂšs de ces images multiples fut assurĂ©ment au rendez-vous, comme en tĂ©moignent la large circulation de motifs passant de la xylographie Ă la gravure sur mĂ©tal, la copie de thĂšmes populaires, comme celui de la Crucifixion ou encore des astuces techniques permettant de produire Ă partir dâune mĂȘme matrice diffĂ©rentes saintes en sĂ©rie. Sainte Anne trinitaire. Gravure sur bois coloriĂ©e. Souabe? Vers 1470. BnF, DĂ©partement des Estampes, RĂ©serve Ea-5 12-BoĂźte Ă©cu Sainte HĂ©lĂšne. Gravure sur bois coloriĂ©e. Souabe? Vers 1470. BnF, DĂ©partement des Estampes, RĂ©serve Ea-5 12-BoĂźte Ă©cu Cette expĂ©rimentation sâexplique sans doute par la grande libertĂ© qui caractĂ©rise le mĂ©tier de graveur. Peu de sources permettent de connaĂźtre lâidentitĂ© et la rĂ©alitĂ© sociale des praticiens de la gravure au XVe siĂšcle, mais il est assurĂ© que, contrairement aux autres corporations sculpteurs, peintres, enlumineurs etc., les graveurs ne furent pas soumis Ă des rĂšgles ni Ă un numerus clausus rĂ©gissant leur mĂ©tier. La demande en images Ă©tait en effet forte et la gravure a parfaitement rĂ©pondu Ă ce nouveau besoin, suscitĂ© par la dĂ©votion du temps. Lâimmense majoritĂ© des gravures produites pendant cette pĂ©riode lâĂ©tait dans un but de priĂšre. Les communautĂ©s monastiques le comprirent dâailleurs, lesquelles commandĂšrent des planches Ă des graveurs pour leur propre besoin, ou Ă des fins de catĂ©chĂšse pour les laĂŻcs dont elles avaient la charge. Mais certains usages plus Ă©tonnants existaient la carte Ă jouer ou la carte de vĆu⊠Quelques scĂšnes plus profanes ou plus grivoises Ă©galement, furent abondamment diffusĂ©es par la gravure sur mĂ©tal, oĂč lâon se plaisait Ă reprĂ©senter la guerre entre les deux sexes ou Ă ridiculiser les moines⊠MaĂźtre actif entre 1450 et 1466, Alphabet, Lettre N. Gravure au burin. Vers 1466. BnF, DĂ©partement des Estampes, RĂ©serve Ea-40 1-BoĂźte Ă©cu Si lâestampe rompit avec lâĂ©conomie de lâunique qui caractĂ©risait jusquâalors lâart du Moyen Age, elle nâĂ©tait pas Ă©trangĂšre Ă lâart du manuscrit, bien au contraire. De nombreuses gravures Ă©taient collĂ©es par leurs acheteurs dans des manuscrits comme images de protection. Cette rĂ©alitĂ© est aujourdâhui largement oubliĂ©e, car les estampes furent souvent sorties des manuscrits qui les abritaient au XIXe siĂšcle pour ĂȘtre vendues aux collectionneurs et aux institutions. Elles pouvaient Ă©galement constituer lâillustration principale de manuscrits peu onĂ©reux, souvent Ă©crits en langue vernaculaire, ou servir dâornement dâappoint dans un livre. Le caractĂšre hybride de telles productions caractĂ©rise bien le tournant culturel et technologique que connut le XVe siĂšcle, oĂč les images gravĂ©es puis les textes imprimĂ©s furent Ă©laborĂ©s Ă quelques dĂ©cennies de distance, instaurant une nouvelle Ăšre qui perdurera encore bien des siĂšcles en Occident. MaĂźtre de la Passion de Berlin, PentecĂŽte. Gravure au burin coloriĂ©e dans une initiale enluminĂ©e. Vers 1450-1470, Rhin infĂ©rieur. BnF, DĂ©partement des Estampes, RĂ©serve Ea-18c 1-Pet-Fol Commissariat SĂ©verine Lepape, conservateur, chef de service de lâestampe ancienne et de la RĂ©serve, DĂ©partement des Estampes et de la Photographie, BnF Pascal Torres, conservateur en charge de la collection Rotschild, DĂ©partement des Arts Graphiques, MusĂ©e du Louvre. Paris, MusĂ©e du Louvre, Aile Sully, 16 octobre 2013-13 janvier 2014. PubliĂ© Ă lâoccasion de lâexposition SĂ©verine Lepape, avec la participation de Kathryn M. Rudy, Les Origines de lâEstampe en Europe du Nord 1400-1470, Paris Editions le Passage / Edition du MusĂ©e du Louvre, 2013. ConfĂ©rence le 4 novembre 2013 par SĂ©verine Lepape, Auditorium du Louvre. Le Bois Protat, matrice considĂ©rĂ©e comme la plus ancienne en Occident, sera mis Ă lâhonneur Ă lâoccasion de lâexposition Les Origines de lâEstampe, que le dĂ©partement des Estampes organise au Louvre et sur laquelle nous aurons lâoccasion de revenir trĂšs vite. Jamais encore montrĂ©e au grand public, cette piĂšce unique a dĂ» ĂȘtre rĂ©-inspectĂ©e afin de sâassurer que son transport et son installation au Louvre ne poseraient pas de problĂšmes. Depuis 2007, le bois est conservĂ© dans une boĂźte climatique Ă©quipĂ©e dans sa monture en ramin de cavitĂ©s pour y abriter des cristaux de sels. Il avait alors Ă©tĂ© restaurĂ©. Mais depuis son installation dans ce milieu hygromĂ©trique constant, le bois, qui nâa jamais voyagĂ© depuis son acquisition en 2001 par la BnF, Ă©tait devenu moins stable, ayant perdu en humiditĂ© et donc en Ă©paisseur. Il Ă©tait devenu nĂ©cessaire de le refixer Ă lâintĂ©rieur de la climabox. Ce fut Ă©galement lâoccasion de changer les cristaux et nettoyer les vitres car il sera prĂ©sentĂ© dans cet Ă©crin Ă lâexposition. Les deux restaurateurs qui sont intervenus sont ceux qui avaient rĂ©alisĂ© en 2007 le montage et la fixation de la planche en bois Ă lâintĂ©rieur, Daniel Jaunard et BenoĂźt Coignard. Nous publions ces photos avec leur aimable autorisation. Voici donc un aperçu du conditionnement du Bois Protat et un dĂ©tail dâune des chevilles le maintenant fixĂ© Ă lâintĂ©rieur de ce caisson climatique. LâopĂ©ration a consistĂ© Ă sortir la matrice de la boĂźte. Le Bois Protat est ainsi visible sans sa vitre, Ă la plus grande joie des quelques privilĂ©giĂ©s qui purent assister Ă ce moment. Voici quelques photos que nous partageons avec vous. Les restaurateurs ont refixĂ© le bois en fabricant pour toutes les chevilles un petit coussin de silicone sĂ©parĂ© du bois par un papier japonais. Les nouveaux coussins de silicone ont sĂ©chĂ© toute la nuit. Les restaurateurs inspectent le travail le lendemain⊠LâopĂ©ration a Ă©tĂ© concluante. Le Bois retourne dans sa climabox dotĂ©e de nouveaux cristaux de sel et est maintenant prĂȘt au transport et Ă lâexposition. Le Bois Protat reconditionnĂ© Pour ceux qui voudront en apprendre davantage sur le Bois Protat, et avoir lâoccasion de le voir, rendez-vous le 17 octobre au MusĂ©e du Louvre! Luca Penni Un disciple de RaphaĂ«l Ă Fontainebleau. MusĂ©e du Louvre, 11 octobre-14 janvier 2013 Lâexposition Luca Penni qui sâest ouverte au Louvre mercredi 10 octobre mĂ©rite plus quâun dĂ©tour sur le chemin raphaĂ«lesque que le musĂ©e propose cet automne Ă ses visiteurs. Elle est la premiĂšre exposition consacrĂ©e au âtroisiĂšme hommeâ du chantier de Fontainebleau et grĂące au talent de Dominique Cordellier, commissaire de lâexposition, elle associe avec beaucoup dâintelligence peintures, dessins et gravures de lâartiste. Le dĂ©partement des Estampes et de la Photographie a en effet consenti Ă un prĂȘt important de 34 oeuvres, qui trouvent au milieu de celles du dĂ©partement des Arts Graphiques du Louvre une mise en perspective nouvelle et essentielle pour mieux comprendre lâartiste et son importance dans lâestampe bellifontaine et parisienne des annĂ©es 1540-1560. ImprĂ©gnĂ© de lâart de RaphaĂ«l soit directement, encore quâaucune source ne lâatteste, soit indirectement grĂące Ă son frĂšre Gianfranco Penni ou Ă son beau-frĂšre Perino del Vaga, tous deux disciples de RaphaĂ«l, Penni est documentĂ© Ă Fontainebleau aux cĂŽtĂ©s de Rosso dĂšs 1538-1540, oĂč il est aussi bien payĂ© que Primatice. Luca Penni, EnĂ©e et le rameau dâor, dessin. BnF, RĂ©serve B-5-BoĂźte Fol Les deux dessins liminaires de lâexposition, rĂ©alisĂ©s dâaprĂšs lâEnéïde de Virgile, EnĂ©e et le Rameau dâor DĂ©partement des estampes et Les PrĂ©paratifs des funĂ©railles de MisĂšnos Louvre traduisent lâart du romain, plein de la maniĂšre de Rosso Ă laquelle Penni se frotte et quâil rend avec beaucoup de brio. Le chantier de François Ier est le lieu dâune collaboration inĂ©dite entre peintres et graveurs et lâintĂ©rĂȘt de Penni pour lâestampe trouve un milieu favorable pour sâĂ©panouir. Mais Ă lâĂ©vidence, en faisant travailler deux graveurs qui transcrivent ses dessins, Jean Mignon et LĂ©on Davent, Penni ne fait pas figure de nouveautĂ©. Il sâinscrit dans la tradition de RaphaĂ«l qui avait compris trĂšs tĂŽt lâintĂ©rĂȘt de lâestampe et avait ainsi Ă©tabli un vĂ©ritable commerce de lâimage multiple autour de ses compositions, en donnant des dessins Ă traduire dans la gravure par Raimondi et ses Ă©lĂšves, Marco Dente et Agostino Veneziano. Lâexposition le suggĂšre en filigrane, mais le catalogue sây attarde davantage avec le dossier des Saintes Familles gravĂ©es dĂšs 1544, qui sâinspirent de la Grande Sainte Famille de François Ier, tableau de RaphaĂ«l auquel Giulio Romano avait collaborĂ© en 1518. PrĂšs de trente ans plus tard, Penni, comme Cousin dâailleurs, travaillent avec ce modĂšle en tĂȘte pour des estampes et contribuent ainsi Ă diffuser les compositions du maĂźtre dâUrbino en France et Ă Fontainebleau. Luca Penni est un âfaiseur dâimagesâ, pour reprendre le terme trĂšs pertinent de D. Cordellier. Son inventaire aprĂšs dĂ©cĂšs 1557 n. st, dont lâessentiel est rĂ©sumĂ© Ă la fin du catalogue dans une chronologie aussi dĂ©taillĂ©e quâutile, rĂ©vĂšle une prĂ©sence trĂšs importante de lâestampe dans ses biens plus de 2200 gravures, certaines de lâinvention de Penni, comme la suite des PĂ©chĂ©s capitaux, mais Ă©galement et trĂšs vraisemblablement dâautres graveurs. Leur estimation est dâailleurs faite par RenĂ© Boyvin et Pierre Milan, deux burinistes parisiens importants pour la diffusion des compositions de Fontainebleau et pour celle de Penni. AssociĂ©es Ă de vĂ©ritables best-sellers de suites dâestampes Ă©ditĂ©es sous la forme de livres, tels La Vie de la Vierge de DĂŒrer et Les Simulachres de la mort de Holbein, ces gravures devaient reprĂ©senter un fonds iconographique oĂč Penni venait chercher inspiration et modĂšles. Le mot de faiseur dâimages prend ici tout son sens. D. Cordellier fait cependant remarquer que Vasari assigne Ă lâartiste un rĂŽle plus prĂ©cis, celui dâĂ©diteur dâestampes. Le terme doit ĂȘtre ici discutĂ© car cette fonction pour la pĂ©riode qui nous intĂ©resse correspond normalement Ă une rĂ©alitĂ© prĂ©cise, consistant Ă avoir la propriĂ©tĂ© et jouissance des matrices, Ă en assurer la commercialisation et Ă rĂ©munĂ©rer inventeurs et graveurs. Or, aucun cuivre ni bois ne se trouve dĂ©crit dans lâinventaire aprĂšs dĂ©cĂšs de Penni. A lire Vasari, D. Cordellier se demande avec raison sâil ne faut peut-ĂȘtre comprendre le terme dâĂ©diteur selon un autre sens, celui dâun âtransposeurâ, dessinant dâaprĂšs son invention mais mettant aussi au net pour lâestampe lâinvention dâautres artistes, au premier chef desquels Primatice. Les graveurs qui ont travaillĂ© dâaprĂšs Penni sont nombreux. Lâexposition met en valeur sa collaboration fructueuse et numĂ©riquement importante avec Jean Mignon, dont lâeau-forte par certains endroits pointilliste excelle Ă rendre le style de lâitalien. Les six dessins ayant pour thĂšme La Guerre de Troie pour lesquels des gravures de Jean Mignon sont connues mĂȘmes dimensions et en sens inverse sont rĂ©unis au sein de lâexposition avec lâestampe de LâEnlĂšvement dâHĂ©lĂšne, appartenant Ă lâensemble mais pour laquelle aucun dessin nâa Ă©tĂ© retrouvĂ©. Ici apparaissent les modalitĂ©s de travail entre un dessinateur et un graveur Mignon, comme Raimondi dâailleurs, prend la libertĂ© dâintroduire des Ă©lĂ©ments absents des dessins de Penni, dans le paysage notamment. Si lâon comprend que la prĂ©sence des estampes dâaprĂšs les dessins a Ă©tĂ© estimĂ©e superflue par le commissaire au sein de lâexposition, il est peut-ĂȘtre dommage de ne pas les retrouver reproduites dans le catalogue. LĂ©on Davent dâaprĂšs Luca Penni, La Justice, eau-forte. BnF, RĂ©serve Ed-8b 2-Fol Autre graveur important pour lâitalien, LĂ©on Davent qui se met Ă son service Ă Fontainebleau et trĂšs certainement ensuite Ă Paris quand Penni sây installe dans les annĂ©es 1550. La suite des PĂ©chĂ©s capitaux et lâestampe de La Justice, en partie gravĂ©es par LĂ©on Davent tĂ©moignent de lâassociation des deux artistes. D. Cordellier met Ă©galement en valeur dans le catalogue une collaboration restĂ©e jusquâĂ prĂ©sent inĂ©dite, pour lâouvrage de Nicolas de Nicolay, Les Quatre premiers livres des navigations et pĂ©rĂ©grinations orientales. On savait que LĂ©on Davent avait Ă©tĂ© le graveur des illustrations de lâouvrage, mais D. Cordellier considĂšre quâil faut voir le style de Luca Penni dans le dessin des figures, lâitalien mettant au net les croquis et souvenirs de Nicolas de Nicolay pour quâils soient propres Ă ĂȘtre gravĂ©s par un de ses graveurs favoris. Mais la liste des graveurs reprenant des sujets de Penni ne sâarrĂȘte pas lĂ les burinistes parisiens, flamands ou italiens, comme RenĂ© Boyvin, plus tardivement Ătienne Delaune, Nicolas BĂ©atrizet, Martino Rota ou Giorgio Ghisi, mentionnent lâinvenit de Penni dans leurs oeuvres. Des artistes flamands comme les Wierix, Dirk Volkertsz. Coornhert ou Cornelis Bos gravent du vivant de lâartiste ses compositions. Par la prĂ©sence de cet invenit, lâestampe apporte parfois des jalons essentiels pour la connaissance de lâĆuvre de Penni, confortant des attributions Ă©tablies sur la base de rapprochements stylistiques. DâaprĂšs Luca Penni, Sainte Famille avec le petit saint Jean, gravure en bois en couleurs. BnF, RĂ©serve Ea-26a-Fol Aspect sans doute moins connu, encore que Vasari le mentionne, la gravure en bois pour laquelle Penni a trĂšs vraisemblablement donnĂ© des dessins une Sainte Famille avec le petit saint Jean gravĂ©e en trois planches, magnifique Ă©preuve dâaprĂšs un dessin de Penni lâillustre avec beaucoup de brio. La gravure en bois en couleur, invention allemande puis reprise et portĂ©e Ă un degrĂ© de raffinement inĂ©galĂ© par les italiens Ă©tait aussi pratiquĂ©e Ă Fontainebleau. Le visiteur trouvera bien dâautres portes dâentrĂ©e Ă cette exposition, au-delĂ de ce compte rendu centrĂ© sur la gravure. Les trois tableaux exposĂ©s, dont Auguste et la sibylle de Tibur, acquisition rĂ©cente du dĂ©partement des Peintures du Louvre Ă laquelle CĂ©cile ScaillĂ©riez consacre un chapitre dans le catalogue, rendent compte de lâart de Penni peintre. Le Pseudo-Jugement dâOthon attend dâailleurs toujours une identification iconographique convaincante. Les VĂ©nus et autres femmes alanguies, trahies, complices et exposĂ©es permettront de saisir combien lâĂ©rotisme rĂ©inventĂ© de lâantiquitĂ© constituait un trait fondamental de lâart auquel Penni sâĂ©tait formĂ© et quâil contribuait Ă Ă©difier Ă sa maniĂšre. Il pourra aussi comprendre comment le style de Penni connut des transpositions aussi variĂ©es quâintĂ©ressantes, dans le livre, la mĂ©daille, les plats Ă©maillĂ©s ou des objets plus insolites, telle cette poire Ă poudre reprenant lâestampe de Ghisi dâaprĂšs Penni, VĂ©nus piquĂ©e par un buisson de roses, autant dâexemples de diffusion de lâart de cet artiste qui mĂ©ritait cette prĂ©sentation intelligente et bien menĂ©e. Pour enrichir le propos, et pour ceux qui nâauront pas eu lâoccasion de venir voir les oeuvres exposĂ©es lors du salon de lâestampe des 27-29 avril, nous vous proposons de mettre en ligne les notices des oeuvres, assorties dâune reproduction. Bonne visite et re-dĂ©couverte! Les textes des cartels sont de Barbara Brejon de LavergnĂ©e BBL, Corinne Le BitouzĂ© CLB, SĂ©verine Lepape SL, Vanessa Selbach VS et Madeleine de Terris MdT Jacob MATHAM, dâaprĂšs Sebastian VRANCX 1573-1647 Le Mauvais riche et Lazare 1606, Burin New Hollstein Matham, 25 BnF, Estampes et Photographie, Ec-38 a-Fol, p. 20 Jacob Matham est surtout connu pour ĂȘtre le graveur dâHendrick Goltzius, peintre, dessinateur et graveur actif Ă Haarlem. Mais câest oublier quâil a Ă©galement interprĂ©tĂ© dâautres maĂźtres, comme le montre cette composition de Sebastian Vranckx, Le Mauvais riche et Lazare. Cette estampe forme un diptyque avec un autre burin dâaprĂšs le mĂȘme reprĂ©sentant Le Christ Ă EmmaĂŒs. Le traitement de la scĂšne, Ă lâorigine parabole biblique Ă lâiconographie classique, est ici complĂštement novateur. Le pauvre Lazare venant faire lâaumĂŽne auprĂšs de lâhomme riche est ici un prĂ©texte pour montrer le dĂ©ploiement du faste des agapes placĂ©es sous les auspices de Jupiter. La lĂ©gende gravĂ©e, signĂ©e Nicolaes van Wassenaer, mĂ©decin et chroniqueur amsterdamois 1571?-1630, cĂ©lĂšbre pour son rĂ©cit sur lâinstallation des Hollandais sur la cĂŽte est des Etats-Unis; insiste sur la somptuositĂ© du banquet et de son dĂ©cor et ne mentionne Lazare quâen la toute fin, pour signifier sa souffrance Ă endurer le jeune. Lâestampe elle-mĂȘme dĂ©centre ce qui devrait ĂȘtre le sujet principale de lâimage Lazare est au premier abord difficile Ă identifier. Il est relĂ©guĂ© Ă lâarriĂšre plan de lâimage, assis par terre, un chien lui lĂ©chant les plaies, tandis quâun serviteur semble vouloir lâĂ©loigner du passage dâune charrette, peut-ĂȘtre celle amenant le mauvais riche au festin. Vrancx, comme Matham dâailleurs, sâest rendu en Italie entre 1595 et 1597, oĂč il visite Venise, Naples et frĂ©quente lâatelier de Paul Bril Ă Rome vers 1600. Cette composition rĂ©vĂšle lâinfluence des sources italiennes, avec un art consommĂ© du paysage organisĂ© autour de palais, statues, fontaines, des personnages de la commedia dellâarte et compte parmi les nombreux tableaux de genre dont le peintre sâest fait le spĂ©cialiste. Le banquet est ici le vrai sujet de lâestampe, avec les convives attablĂ©s, la troupe dâacteurs et de musiciens, le personnage se retournant tenant une fourchette Ă deux dents et lâimposant dressoir sur lequel se trouvent aiguiĂšres et plats. SL Jacques Androuet du Cerceau 1520-1586 Deux tables Ca 1565-1570, eau-forte BnF, Estampes et Photographie, Ed-2e 2-Pet-Fol, Mfilm E040246 IFF XVI, t. I, p. 63-64 Peter Fuhring, Jacques Androuet du Cerceau et le mobilier Ă la Renaissance » dans Parures dâor et de pourpre le mobilier Ă la cour des Valois, exposition Blois, Paris, 2002, p. 41-51 Jacques Androuet du Cerceau, sous la dir. de Jean Guillaume et Peter Fuhring, Paris, 2010, ME2, p. 316 Traditionnellement dĂ©crite comme appartenant Ă une sĂ©rie de onze planches, cette estampe figurant deux tables appartient Ă un ensemble plus vaste de reprĂ©sentations de meubles de tout type cabinets, buffets, dressoirs, lits, chaises etc., dâune cinquantaine de piĂšces que Peter Fuhring, spĂ©cialiste de lâĆuvre gravĂ© de Du Cerceau, date des annĂ©es 1565-1570 Ă partir de rapprochements stylistiques. GravĂ©es Ă lâeau-forte, une technique relativement rĂ©cente encore en France, ces deux tables sont des exemples relativement rares de publications de mobilier au XVIe siĂšcle. Le statut mĂȘme de ces estampes est problĂ©matique sâagit-il de projets de meubles ? De reprĂ©sentations de meubles dĂ©jĂ rĂ©alisĂ©s ? Lâornement de ces deux tables est typique du rĂ©pertoire dĂ©coratif dâAndrouet du Cerceau, avec les sphinges de profil, les termes en dĂ©coration des pieds de table, les feuilles dâacanthes enroulĂ©es et les vases. Il tĂ©moigne dâun luxe trĂšs grand de matĂ©riaux nĂ©cessitant lâintervention de nombreux corps de mĂ©tiers, au point que certains historiens aient doutĂ© de la possibilitĂ© de rĂ©aliser de tels meubles. La trĂšs grande raretĂ© de mobiliers contemporains nâaide malheureusement pas beaucoup Ă saisir la place de telles estampes dans la rĂ©alisation du mobilier du XVIe siĂšcle. Mais trĂšs vraisemblablement, il faut voir dans ces deux tables comme dans lâensemble des reprĂ©sentations de meubles gravĂ©s par Androuet des modĂšles destinĂ©s aux praticiens des arts dĂ©coratifs en gĂ©nĂ©ral, menuisiers, sculpteurs et mĂȘme relieurs qui se sont parfois inspirĂ©s des compositions ornementales de mobilier de Du Cerceau pour dĂ©corer les plats de reliure de livres. SL Anonyme Homme et femme attablĂ©e ou Tams et Mamelue Paris ? Ca 1550 Gravure en bois BnF, Estampes et Photographie, RĂ©serve QB-201 4-Fol, Hennin n°327 Les deux personnages faisant bonne chĂšre sont bien Ă©nigmatiques. Faisant rĂ©fĂ©rence sans doute Ă des figures de la littĂ©rature populaire, lâhomme est dĂ©signĂ© par lâinscription gravĂ©e tams », qui au XVIe siĂšcle, est lâorthographe courante pour le mot temps. La femme, appelĂ©e Mamelue », lâest sans doute en raison de sa proĂ©minente poitrine, ce qui correspond bien au rĂŽle nourricier quâelle remplit ici, Ă la grande admiration de son compagnon. AchetĂ©e puis lĂ©guĂ©e Ă la BibliothĂšquenationale par Michel Hennin, diplomate ayant constituĂ© au fil de son existence une riche collection sur lâHistoire de France par lâimage, cette gravure en bois est vraisemblablement la seule Ă©preuve existante au monde, alors quâelle a dĂ» ĂȘtre abondamment tirĂ©e. Le format en paysage, la technique et le genre Ă laquelle elle appartient, proche de la drĂŽlerie, renvoie Ă la production de la rue Montorgueil, mĂȘme si aucun Ă©lĂ©ment matĂ©riel filigrane, mention dâĂ©dition, typographie ne permet de lâassurer. Lâestampe appartient en tous les cas Ă la mĂȘme veine que dâautres gravures en bois françaises aujourdâhui aussi rares et vraisemblablement contemporaines, comme La Bacchanale grotesque Hennin n°329montrant une femme Ă califourchon sur un sanglier, Bacchus sur un tonneau et un chasseur. SL Abraham Bosse 1604-1676 Festin pour les Chevaliers de lâordre du Saint-Esprit Paris Chez Melchior Tavernier, 1633 Eau-forte Blum, 139. Abraham Bosse, exposition BnF, 2004, n° 90. Paris, BnF, DĂ©partement des Estampes, RĂ©serve Qb-201 28-Fol, Hennin n°2454 Lâordre du Saint-Esprit, fondĂ© par Henri III en 1578 pendant les guerres de religion, Ă©tait la plus illustre des dĂ©corations de la monarchie. Les chevaliers de cet ordre portaient comme insigne une croix de Malte suspendue Ă un large ruban de couleur moirĂ©e bleu ciel. Le terme de cordon bleu » sâappliqua par mĂ©taphore Ă tout ce qui Ă©tait dâune rare Ă©lĂ©vation, avant de se spĂ©cialiser Ă la fin du XIXe siĂšcle dans la dĂ©signation des cuisiniers talentueux, peut-ĂȘtre aussi parce que les chevaliers du Saint-Esprit Ă©taient rĂ©putĂ©s ĂȘtre de fins gourmets, au point quâon employa un temps lâexpression faire un repas de cordons bleus ». ParticuliĂšrement cĂ©lĂšbre pour le caractĂšre imposant des cĂ©rĂ©monies qui y furent observĂ©es le banquet organisĂ© dans la grande salle de bal du chĂąteau de Fontainebleau, le 14 mai 1633, resta dans les mĂ©moires. Il tint place en prĂ©sence du roi Louis XIII, assis seul Ă une table, pour fĂȘter la nomination de cinquante nouveaux chevaliers et cinq commandeurs. Les chevaliers sont assis devant des tables entiĂšrement couvertes de plats aux formes certes peu variĂ©es, alternĂ©s symĂ©triquement lisses et godronnĂ©s, caractĂ©ristiques du service Ă la française du temps, dont la profusion fait oublier la monotonie, puisquâils dĂ©passent mĂȘme le rebord de la table. VS Anonyme dâaprĂšs Nicolas Poussin, La PĂ©nitence, Eau-forte Rome chez Jean Dughet 1614-1676. IFF Dughet 9. Wildenstein 93. Paris, BnF, DĂ©partement des Estampes, Da-18 b-Ft 5 MalgrĂ© les injonctions du Concile de Trente, qui poussaient les artistes au respect de la vĂ©ritĂ© historique, les peintres mirent trĂšs longtemps Ă intĂ©grer dans leurs compositions les avancĂ©es de la recherche archĂ©ologique Ă©rudite sur lâantiquitĂ© qui sâest dĂ©veloppĂ©e dĂšs le dĂ©but du XVIe siĂšcle, et qui a trĂšs tĂŽt dĂ©montrĂ© que les Juifs de lâantiquitĂ©, Ă lâĂ©poque du Christ, devaient prendre leurs repas Ă lâinstar des Romains, non pas assis Ă une table, mais allongĂ©s sur un triclinium, ensemble de couches disposĂ©es sur trois cĂŽtĂ©s dâune table oĂč Ă©taient placĂ©s la nourriture. Si quelques rares exemples peuvent ĂȘtre rĂ©pertoriĂ©s dans la peinture Ă partir de la fin du XVIe siĂšcle, en Italie et en Flandres, et dans la gravure savante, sous lâinfluence des milieux Ă©rudits, le triclinium fait encore figure de nouveautĂ© lorsque Poussin lâemploie ici dans une scĂšne du Nouveau Testament, le repas du Christ chez Simon le pharisien oĂč il pardonne Ă la femme pĂ©cheresse Luc, VII, 36-50. Il sâagit de la troisiĂšme planche de la suite de sept gravures Ă©ditĂ©es par Jean Dughet, beau-frĂšre de Poussin, dâaprĂšs la premiĂšre sĂ©rie de tableaux sur les sept sacrements, exĂ©cutĂ©s vers la fin des annĂ©es 1630 pour le mĂ©cĂšne Ă©rudit romain Cassiano dal Pozzo, qui travaillait Ă rassembler la plus importante documentation archĂ©ologique de son temps. OriginalitĂ© dont Poussin sera encore fier en 1644 lorsquâil exĂ©cutera une deuxiĂšme suite de tableaux sur les sept sacrements pour le collectionneur parisien Paul FrĂ©art de Chantelou, oĂč, toujours soucieux de se renouveler, il se vante auprĂšs de son commanditaire dâapporter des amĂ©liorations dans la fidĂ©litĂ© de la reprĂ©sentation archĂ©ologique de la scĂšne de la PĂ©nitence il y aura quelque chose de nouveau, particuliĂšrement le triclinium lunaire, que les Anciens apelloient sigma ». VS Charles Dumonstier graveur et Ă©diteur Gargantua Ă son petit couvert Milieu du XVIIIe s. Burin Paris, BnF, DĂ©partement des Estampes, Td-24-Folio Le thĂšme allĂ©gorique des pĂ©chĂ©s capitaux est trĂšs prĂ©sent dans lâart, dont la peinture, le dessin et lâestampe Brueghel, Luca Penni par exemple. Parmi eux, la gourmandise, illustrĂ©e par le Gargantua » de cette savoureuse estampe populaire peu connue, Ă©ditĂ©e chez Dumonstier au milieu du XVIIIe siĂšcle. Le fameux glouton, assis dans un paysage Ă une table bien garnie, avale voracement mets et boissons, son estomac ne semblant jamais rassasiĂ©. De nombreux personnages le servent sans rĂ©pit dans un ballet incessant, certains escaladant mĂȘme une Ă©chelle pour approcher de lui plus rapidement les victuailles. Leur taille minuscule par rapport Ă lâĂ©norme Gargantua bien trop repu fait songer par ricochet Ă Gulliver et ses Lilliputiens⊠Ce thĂšme se retrouve dans plusieurs autres estampes populaires ou Ă tendance politique du XVIIIe siĂšcle. Sous la RĂ©volution, une caricature de Louis XVI sâintitule Le ci-devant grand couvert de Gargantua moderne en famille, et reprend en partie cette image de Dumonstier. On voit le roi Ă la taille avantageuse connu pour son bon appĂ©tit attablĂ© dans un paysage, entourĂ© des siens et de ses familiers et servi par une armĂ©e de petits personnages accĂ©dant Ă la table bien garnie par deux Ă©chelles. Caricature en lien avec les dĂ©penses royales accordant trop dâargent aux classes aisĂ©es⊠Ce thĂšme perdure au XIXe siĂšcle dans deux gravures similaires Gargantua Ă son grand couvert » et Madame Gargantua Ă son grand couvert,, devançant le fameux Gargantua de Gustave DorĂ©. MdT Frans van den Wyngaerde 1614-1679, dâaprĂšs Rubens Le Satyre enivrĂ© ou le rĂȘve de SilĂšne Burin et eau-forte, tirage avec des encres de plusieurs couleurs Ca 1670. 34,5 x43 cm Hollstein, LV, 15. Cuivre Ă la chalcographie du Louvre inv. 6837. Paris, BnF, DĂ©partement des Estampes, RESERVE AD-534 1-BoĂźte Fol. Dans une veine typiquement flamande tendant vers la parodie et le grotesque Rubens reprĂ©senta plusieurs fois des scĂšnes de bacchanales et dâivrognerie, comme dans un tableau peint vers 1611-1615, conservĂ© aujourdâhui Ă la GemĂ€ldegaleriede Vienne. LâĂ©pisode Ă©voque peut-ĂȘtre le passage des MĂ©tamorphoses dâOvide XI, 85-105 oĂč le satyre SilĂšne tuteur de Bacchus, ivre, enlevĂ© par des paysans phrygiens, se retrouve lâhĂŽte du roi Midas qui organise en son honneur dix jours et dix nuits de rĂ©jouissances. La scĂšne est ici prĂ©texte Ă un large dĂ©ploiement de piĂšces dâorfĂšvrerie liĂ©es Ă la boisson richement ouvragĂ©es, coupes, gobelets, bassins, aiguiĂšres, hanaps, jusquâĂ un nautile montĂ©. LâĂ©preuve de la gravure quâen a tirĂ©e Frans van den Wyngaerde, Ă©lĂšve de Paul Pontius, est particuliĂšrement intĂ©ressante car elle est un des tous premiers essais dâimpression dâestampe en couleur dans la deuxiĂšme moitiĂ© du XVIIe siĂšcle, par un procĂ©dĂ© dit Ă la poupĂ©e », oĂč plusieurs encres de couleurs diffĂ©rentes noirs tirant sur le vert ou le bleu, ocre jaune, rouge sont dĂ©licatement placĂ©es aux endroits requis dans les tailles de la plaque gravĂ©e Ă lâaide de petits chiffons ou poupĂ©e », et la plaque imprimĂ©e en un seul passage sous la presse. Cet Ă©diteur publia une autre estampe dâaprĂšs Rubens, Les noces de ThĂ©tis et PelĂ©e, dont on garde mention dâĂ©preuves pareillement imprimĂ©es en couleur selon cette technique plus connue aujourdâhui sous le nom de procĂ©dĂ© Teyler, ingĂ©nieur nĂ©erlandais qui dans ces mĂȘmes annĂ©es chercha Ă perfectionner lâimpression en couleur, pour laquelle il dĂ©posa un privilĂšge en 1688. Sâil a Ă©tĂ© avancĂ© que lâimpression en couleur monochrome de certains modĂšles dâorfĂšvrerie entre le XVe et le XVIIIe siĂšcle faisait rĂ©fĂ©rence Ă des mĂ©taux prĂ©cis bleu codant pour lâargent, sanguine pour lâor, etc., il ne semble pas que ce soit lâintention ici, lâimprimeur cherchant sans doute un simple effet esthĂ©tique dans la diversitĂ© des encres choisies pour les piĂšces mĂ©talliques. En tout cas il nâest absolument pas fidĂšle aux couleurs des piĂšces dâorfĂšvrerie prĂ©sentes dans le tableau original de Rubens. VS Arnold van Westerhout 1681-1728 dâaprĂšs Giovanni Battista Leonardi 1656-1704 Grande table de festin 1687. Eau-forte Paris, BnF, DĂ©partement des Estampes, Qc 1 3-Fol Pour marquer sa rĂ©conciliation avec lâEglise catholique, le roi dâAngleterre Jacques II envoya en dĂ©cembre 1686 Ă Rome auprĂšs dâInnocent XI une ambassade conduite par Roger Palmer, comte de Castlemaine. Ce dernier fut logĂ© au palais Pamphili, place Navone. Cet Ă©vĂ©nement donna lieu Ă deux relations, une illustrĂ©e, Ă©ditĂ©e Ă Rome en 1687, et une autre, sans gravure, Ă©ditĂ©e Ă Londres en 1688. DâaprĂšs les dessins de Leonardi, le flamand Arnold van Westerhout, Ă©tabli dans la citĂ© papale depuis 1681, grava 16 planches de la rĂ©ception de lâambassadeur britannique son hommage aux pieds du souverain pontife, les armes papales et celles de Jacques II accrochĂ©es Ă la façade du palais Pamphili, et les riches carrosses de la suite de Castlemaine. Un dĂźner de gala clĂŽtura les festivitĂ©s, offert par lâambassadeur aux prĂ©lats et aux nobles romains, le 14 janvier 1687. Il eut lieu dans la grande galerie de Pierre de Cortone au palais Pamphili, ornĂ©e de statues antiques. La table dressĂ©e, longue de30 mĂštres, Ă©tait entourĂ©e de cent siĂšges de velours cramoisi. Sur la nappe sâĂ©talait un riche service de table, ainsi que plusieurs ornements en sucre, compositions allĂ©goriques et mythologiques relatives au retour dela Grande-Bretagnedans le monde catholique. Cette table ainsi dressĂ©e fut exposĂ©e pendant deux jours Ă lâadmiration du public. MdT Pierre Lepautre 1652-1716 Louis le Grand lâamour et les dĂ©lices de son peuple, ou les Actions de grĂące, les Festes et les RĂ©jouissances pour le parfait rĂ©tablissement de la SantĂ© du Roy en 1687. EditĂ© par Nicolas I Langlois 1640-1703 en 1688 Eau-forte et burin Paris, BnF, DĂ©partement des Estampes, RESERVE QB-201 64-Ft 5, collection Hennin n° 5617. Pourtant dotĂ© dâune santĂ© solide, Louis XIV connut Ă plusieurs reprises les atteintes de la maladie. En 1686, il ressentit les douleurs dâune fistule qui, allant en empirant, nĂ©cessitĂšrent en novembre une intervention chirurgicale. Le roi la supporta avec courage et sans plainte, fidĂšle Ă lâimage de contrĂŽle de soi quâil sâimposait, Ă lui comme Ă son entourage. Pour cĂ©lĂ©brer avec faste le rĂ©tablissement de la santĂ© royale, des cĂ©rĂ©monies eurent lieu en janvier 1687 Ă Paris, en province Aix, Toulouse, Marseille, Arles et Ă lâĂ©tranger Rome, Constantinople, Madrid etLa Haye et en premier lieu Ă Paris. Louis XIV alla rendre grĂąces Ă Notre-Dame avant dâĂȘtre reçu en grande pompe, le 30 janvier, par tous les Ă©chevins de lâHĂŽtel de Ville. La rĂ©ception fut suivie dâun somptueux banquet, dont tĂ©moigne avec prĂ©cision cet almanach procession des serviteurs apportant les nombreux plats, famille royale entourant le souverain, courtisans debout derriĂšre elle. On ne voit ici que la partie centrale de la table drapĂ©e, fort bien garnie de couverts et de mets divers et raffinĂ©s. Une gravure contemporaine de SĂ©bastien Le Clerc la montre dans sa totalitĂ©, en forme de fer Ă cheval, dans une planche Ă cinq mĂ©daillons relatant la mĂȘme glorieuse journĂ©e du 30 janvier 1687. MdT Romeyn de Hooghe 1645-1708 Le Banquet des moines et des JĂ©suites Vers 1688, eau-forte The Print in Stuart Britain, exposition British Museum, 1998, n°208 Paris, BnF, DĂ©partement des Estampes, RĂ©serve QB-201 59-Fol, Hennin n°5222 La signature dâun graveur dâOxford qui nâexiste pas et la date factice William Logggan f. & Oxoniae / Anno 1681 veulent faire croire Ă une origine anglaise de cette gravure, connue sous plusieurs versions, qui Ă©mane en fait dâun mĂȘme atelier nĂ©erlandais, Ćuvre du plus prolifique graveur et caricaturiste nĂ©erlandais de la fin du XVIIe siĂšcle, Romeyn de Hooghe. Celui-ci fut le propagandiste infatigable des futurs souverains dâAngleterre protestants, Guillaume III prince dâOrange, stadhouder de Hollande, et son Ă©pouse Marie, fille du roi dâAngleterre catholique Jacques II, quâils chassĂšrent du trĂŽne en 1688. Les caricatures se multipliĂšrent au dĂ©but de lâannĂ©e 1688 quand la reine catholique Marie de ModĂšne, seconde Ă©pouse de Jacques II, mit au monde un garçon, anĂ©antissant les espoirs des partisans de Guillaume III et lâincitant Ă envahir lâAngleterre. Cette estampe date vraisemblablement de cette pĂ©riode. De Hooghe nous livre ici Ă travers un banquet orgiaque une fĂ©roce satire de la cour catholique de Jacques II. La figure principale qui prĂ©side le festin Ă table, Ă gauche, foulantla Bibleaux pieds, est le pĂšre jĂ©suite Edward Petre, confesseur de la reine ; les moines qui accompagnent sa dĂ©bauche sont entourĂ©s des allĂ©gories de divers vices, tandis que les dĂ©cors muraux Ă©talent les turpitudes catholiques. VS Nicolas DELAUNAY 1646 â1727 CuillĂšre, fourchette, couteau avec les armes de France, pour le service en or de Louis XV 1726-1727 Plume et encre noire, lavis sur un tracĂ© Ă la pierre noire. 24,6 x33,4 cm Prov. Robert de Cotte 1656-1735 ; Jules-Robert de Cotte 1683-1767 ; Julien-François de Cotte ; acquis vers 1811 Peter Fuhring, Designing the DĂ©cor, French Drawings from the Eighteenth Century, Lisbonne, Fondation Gulbenkian, 19 octobre 2005 â 15 janvier 2006 BnF, Estampes et photographie, RESERVE LE-39-Fol Le dessin montre un projet abouti âet Ă la dimension- des couverts commandĂ©s pour Louis XV, destinĂ©s Ă remplacer une partie du service royal qui avait Ă©tĂ© fondu sous Louis XIV on voit en effet sur le manche des couverts les armes de France entourĂ©es par les colliers de lâOrdre de Saint-Michel et de celui du Saint-Esprit, le tout surmontĂ© par la couronne royale. Câest Louis-Henri, duc de Bourbon 1692-1740, Grand MaĂźtre dela Maisonroyale, qui avait demandĂ© le renouvellement du service en or utilisĂ© pour les rĂ©ceptions officielles. La commande fut passĂ©e Ă un orfĂšvre dĂ©jĂ ĂągĂ© et Nicolas Delaunay livra 72 couverts Ă Versailles le 23 juin 1727 deux mois avant sa mort. LâentrĂ©e des couverts est consignĂ©e dans le Journal du Garde-Meuble de la Couronne conservĂ© aux Archives nationales Ă Paris. Le service en or de Louis XV fut Ă son tour fondu en 1789 et le dessin constitue donc un des rares tĂ©moignages de cet ensemble. Le dessin est peut-ĂȘtre entrĂ© dans la collection de Robert de Cotte, Premier Architecte du roi, par le biais de liens familiaux car le fils de lâarchitecte, Jules-Robert, Ă©pousa la fille de Nicolas Delaunay, Suzanne. BBL Juste-AurĂšle Meissonnier 1695-1750 [Surtout de table et deux faces dâune des deux terrines pour le duc de Kingston] 1735. Pierre noire, rĂ©haussĂ©e de blanc, sur papier bleu. 30 x63 cm FĂŒhring, Meissonnier, D96 Paris, BnF, DĂ©partement des Estampes et de la Photographie, RESERVE B-11 A-FT 4 Gabriel Huquier 1695-1772 dâaprĂšs Juste-AurĂšle Meissonnier Projet de Sculpture en argent dâun grand Surtout de Table. et les deux terrines qui ont Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©e[sic] pour le Millord Duc de Kinston, 1735 Second Ă©tat, [Entre 1742 et 1748], Eau-forte, burin, 37,9 x64,4 cm FĂŒhring, Meissonnier, H118 Paris, BnF, DĂ©partement des Estampes et de la Photographie, FA-45-FOL P. Fuhring, Juste âAurĂšle Meissonnier un gĂ©nie du rococo, 1695-1750, Turin â Londres 1999 OrfĂšvre de formation, Juste-AurĂšle Meissonnier est des plus spectaculaires reprĂ©sentants du style rocaille français. Dessinateur dela Chambreet du Cabinet du roi, il a, Ă ce titre mais Ă©galement pour une riche clientĂšle privĂ©e, dessinĂ© de nombreux modĂšles de meubles, de carrosses, de dĂ©cors dâintĂ©rieurs ou de cĂ©rĂ©monies. Ses modĂšles dâorfĂšvrerie sont particuliĂšrement remarquables. Malheureusement peu de ces objets nous sont parvenus et câest en grande partie grĂące Ă lâestampe que le travail de Meissonnier nous est connu. En effet, dĂšs 1733, dâabord en association avec la veuve ChĂ©reau, active Ă©ditrice dâestampes parisienne, puis Ă partir de 1738, en association avec Gabriel Huquier, graveur lui-mĂȘme et Ă©diteur dâestampes, le dessinateur entreprend de faire connaĂźtre par la gravure ses sinueuses compositions. Entre 1742 et 1748, Huquier rassemble 118 planches la plupart gravĂ©es par lui-mĂȘme quâil publie sous le titre dâĆuvre de Juste AurĂšle Meissonnier. Le projet prĂ©sentĂ© ici nâa, semble-t-il, jamais Ă©tĂ© exĂ©cutĂ©. Meissonnier a en revanche dessinĂ© pour le mĂȘme aristocrate anglais deux terrines, aujourdâhui conservĂ©es au MusĂ©e de Cleveland et Ă la FondationThyssen-Bornemiszade Madrid. Le dessin de Meissonnier est conservĂ© au dĂ©partement des Estampes et de la photographie. On peut constater que la gravure est lĂ©gĂšrement diffĂ©rente un fond reprĂ©sentant un dĂ©cor dâappartement a Ă©tĂ© ajoutĂ© et les femmes ornant le surtout ont Ă©tĂ© remplacĂ©es par deux amours. CLB Projet pour le service de porcelaine aux camĂ©es de Catherine II de Russie 1778 Plume, aquarelle BnF, Estampes et Photographie, RĂ©serve LF-8-PET FOL Rosalind Savill, Cameo fever six pieces from the SĂšvres porcelain dinner made for Catherine II of Russia » dans Apollo, t. CXVI, 1982, p. 304-311. En 1776, Catherine II de Russie dĂ©cida de commander Ă la Manufactureroyale de SĂšvres un service Ă dĂźner en porcelaine dont la dĂ©coration sâinspirĂąt de lâhistoire et la mythologie antiques et notamment de camĂ©es. Catherine II de Russie Ă©tait folle de ces pierres et en possĂ©dait prĂšs de 10 000. Le recueil exposĂ© consiste en de nombreux dessins prĂ©paratoires des diffĂ©rentes piĂšces de vaisselle assiettes, compotiers, seaux, rafraĂźchissoirs, thĂ©iĂšres etc, totalisant prĂšs de 800 objets et pouvant servir jusquâĂ 60 convives. Chaque objet est caractĂ©risĂ© par un fond de couleur bleu imitant la turquoise, quela ManufactureĂ©tait la seule Ă savoir rĂ©aliser. Assiettes et compotiers comportent en leur centre le chiffre de lâimpĂ©ratrice de Russie E pour Ekaterina. Dans une grande bande bleue, plusieurs camĂ©es de tĂȘtes antiques et des bas-reliefs dont les sujets sont tirĂ©s de lâhistoire et la mythologie grecque ou romaine sont reprĂ©sentĂ©s. On ignore lâidentitĂ© prĂ©cise du ou des dessinateurs de ce livret de modĂšles, les noms de Louis Simon Boizot, employĂ© Ă SĂšvres de 1773 Ă 1789 et de Charles Nicolas Dodin 1754-1803 ont Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s. Le service fut terminĂ© en 1779 et envoyĂ© en Russie. Une grande partie des piĂšces de ce service est aujourdâhui conservĂ©e au MusĂ©e de lâErmitage et quelques unes Ă la Wallace Collection de Londres. SL Evrard Jabach 1618-1695 est un des plus cĂ©lĂšbres collectionneurs du XVIIe siĂšcle. Banquier originaire de Cologne, oĂč il mĂšne toujours des affaires, il possĂšde un hĂŽtel particulier rue Saint-Merry, oĂč il conserve ses tableaux, sculptures, objets dâart et dessins anciens. On appelle Recueil Jabach » une suite de 286 estampes rĂ©alisĂ©es Ă la fin de la dĂ©cennie 1660, que Jabach a commandĂ©es auprĂšs de cinq graveurs et qui reproduisent avec une plus ou moins grande exactitude des dessins italiens et français de sa collection. Nous ne sommes pas encore Ă lâĂ©poque oĂč les amateurs cherchent Ă diffuser de maniĂšre systĂ©matique leur collection, mais Jabach nâest toutefois pas le premier Ă vouloir faire graver sa collection de dessins. Câest dĂ©jĂ le cas du comte dâArundel, par exemple, grĂące au talent de Wenceslas Hollar. Jabach lui-mĂȘme avait dĂ©jĂ fait travailler François Chauveau ou Michel Lasne pour rĂ©aliser des estampes Ă partir de certains de ses tableaux. Afin de se rapprocher le plus possible des dessins originaux, ces estampes sont rĂ©alisĂ©es Ă lâeau-forte Ă la maniĂšre italienne, câest-Ă -dire peu terminĂ©es et proprement rien que le trait » selon la description quâen fait Daniel Cronström Ă NicodĂšme Tessin, 10/20 septembre 1696. On trouve en fait parfois quelques coups de burin sur des parties sombres de la composition. La plupart des estampes reprĂ©sentent des paysages â certains prenant pour prĂ©texte la fuite en Ăgypte, un ermite en pleine priĂšre ou une scĂšne mythologique. Tout juste trouve-t-on Ă©galement quelques Vierges Ă lâenfant ou sujets religieux. Paysage de Pene, dâaprĂšs Titien 15B 185 sont attribuĂ©es Ă Annibal Carrache ; 8 Ă son cousin Lodovico ; 25 Ă Campagnola ; 26 Ă Titien ; 2 Ă Andrea Del Sarto ; 7 Ă Giovanni Francesco Grimaldi il Bolognese, 4 Pietro Paolo Bonzi il Gobbo, sous le nom de Gobbe, 4 Paul Brill, 3 Poussin et un des dessinateurs suivants Le Parmesan, Perino Del Vaga, Jules Romain, Muziano Mulianus, Le Guerchin, Pierre de Cortone, CorrĂšge⊠et 14 anonymes comptes effectuĂ©s sur lâexemplaire de la BnF, comportant 285 estampes. Les cinq graveurs ayant, selon la lettre, participĂ© Ă lâĂ©laboration du recueil ont eu des destinĂ©es diverses. Les plus connus sont sans doute les frĂšres Corneille, Michel le jeune 1642-1708 et Jean-Baptiste 1649-1695. Ils sont tous deux fils de Michel Corneille lâAncien et se forment en Italie. Michel le Jeune travaille avec Mignard Val-de-GrĂące, Le Brun Versailles, Hardouin-Mansart Invalides. Jean-Baptiste travaille Ă©galement sur des chantiers royaux et devient, tout comme son frĂšre, membre puis professeur de lâAcadĂ©mie royale de peinture. Jean Pesne 1623-1700 est un graveur originaire de Rouen, connu pour ses Ćuvres dâinterprĂ©tation, notamment dâaprĂšs Poussin. Claude MassĂ© 1631-1670, aprĂšs avoir fait le voyage dâItalie, est reçu Ă lâAcadĂ©mie royale de peinture et sculpture en 1663, mais meurt prĂ©maturĂ©ment. Jacques Rousseau 1630-1693 est un peintre de paysage, beau-frĂšre de Herman van Swanevelt. Ayant Ă©galement Ă©tudiĂ© en Italie, il a travaillĂ© avec Le Brun Ă lâhĂŽtel Lambert dans les annĂ©es 1650. Jean-Baptiste Corneille grave 45 planches, Michel Corneille 62 deux planches sont attribuĂ©es Ă Corneille, sans prĂ©nom, MassĂ© 98, PĂšne 54, Rousseau 11 â 13 ne portent pas de sculpsit. MassĂ©, dâaprĂšs Titien 12C Les spĂ©cialistes de lâestampe ont depuis longtemps abandonnĂ© le terme dâ estampe de reproduction » pour celui dâ estampe dâinterprĂ©tation ». Les Ćuvres du recueil Jabach illustrent Ă merveille ce glissement. Bien sĂ»r, rendre par la gravure en noir et blanc un dessin rĂ©alisĂ© grĂące Ă une autre technique relĂšve forcĂ©ment dâun travail personnel bien loin de nâĂȘtre quâune reproduction mĂ©canique. Mais nous allons ici encore plus loin, les graveurs se contentant parfois de sâinspirer du style dâun artiste pour recomposer des Ćuvres Ă partir dâĂ©lĂ©ments empruntĂ©s Ă plusieurs dessins. Il arrive Ă plusieurs reprises que le format dâun dessin soit modifiĂ©, ce qui nĂ©cessite dâinventer la partie manquante, ou que plusieurs dessins soient condensĂ©s dans une seule estampe. On pense que le recueil Ă©tait dĂ©jĂ bien avancĂ© en 1671 MassĂ© Ă©tant dĂ©jĂ mort, quand Jabach vend une partie de sa collection. Louis XIV acquiert alors des oeuvres qui constituent le noyau du futur dĂ©partement des Arts graphiques du musĂ©e du Louvre. Jabach lui propose en outre dâacquĂ©rir 212 planches pour la trĂšs importante somme de 15300 livres, ce que refuse Louis XIV. Ă la mort de Jabach en 1695, on trouve 286 planches de cuivre, alors estimĂ©es 5043 livres. Par Rousseau, dâaprĂšs Il Bolognese 38B En rĂ©alitĂ©, le terme de recueil » est lĂ©gĂšrement impropre dans la mesure oĂč il nâest jamais paru en tant que tel Ă lâĂ©poque de Jabach. Selon Carl Heinrich von Heinecken, quelques Ă©preuves sont alors distribuĂ©es â sans lettre et sans numĂ©rotation. Nous nâen connaissons cependant aucune [Mise Ă jour du 11 dĂ©cembre 2012 Vanessa Selbach me fait remarquer que lâĂ©preuve qui se trouve dans un recueil de piĂšces religieuses Ra3-fol semble bien avant la lettre bien que les marges soient petites. Nous ignorons encore Ă qui appartenait ce beau recueil, visiblement constituĂ© au dĂ©but du XVIIIe siĂšcle, et qui passa ensuite dans les collections du comte de Provence]. Les planches gravĂ©es restent aprĂšs la mort de Jabach propriĂ©tĂ© de ses hĂ©ritiers, qui ne les vendent que bien plus tard Ă François Joullain 1697-1778. Câest ce dernier qui commande la lettre et en propose une Ă©dition en 1754. Nous ignorons cependant de quels renseignements il disposait et donc si la lettre est toujours pertinente. La lettre attribue Ă chaque estampe un chiffre correspondant Ă la livraison, de 1 Ă 47 et une lettre A Ă F, sauf la livraison 43, de A Ă K Le dĂ©partement des Estampes de la BibliothĂšque nationale de France possĂšde un exemplaire du recueil, Ă la cote Aa 17. Dans lâinventaire du fonds français de la BnF, les inventaires des frĂšres Corneille ont dĂ©jĂ Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s par Roger-Armand Weigert en 1954. Celui de Claude MassĂ© a Ă©tĂ© rĂ©digĂ© pour un volume Ă paraĂźtre prochainement. PĂšne, dâaprĂšs Campagnola 40F Bibliographie *Stephen Michael Bailey, Carracci Landscape Studies the Drawings Related to the Recueil de 283 estampes de Jabach, PhD Dissertation, University of California, 1993. *Christine Raimbault, Le cas du recueil Jabach un projet inachevĂ© dâentreprise Ă©ditorial », dans CordeÌlia Hattori, Estelle Leutrat, VeÌronique Meyer, Laura De Fuccia dir., AÌ lâorigine du livre dâart les recueils dâestampes comme entreprise eÌditoriale en Europe, XVIe-XVIIIe sieÌcle, Milano, 2010, p. 49-63. *Paolo Bellini, Lâalbum della raccolta Jabach » dans Rassegna di Studi e di Notizie, vol. XXXIV, 2011, p. 13-34. [sur lâexemplaire de Milan, biblioteca Bertarelli] *Roger-Armand Weigert, Les relations artistiques entre la France et la SuĂšde 1693-1718, Stockholm, 1964 [pour la citation]uWNEV. 174 182 201 462 482 50 407 337 196