Lamort nâest rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi, vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres, Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que
Le Pion. Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle, Mais pourvu que ce fĂ»t dans une juste guerre. Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre. Heureux ceux qui sont morts d'une mort solennelle. Charles PĂ©guy - collection SAM2G Charles PeÌguy est nĂ© le 7 janvier 1873 aÌ OrlĂ©ans Loiret. Fils unique, du mariage, dâun menuisier et dâune rempailleuse de chaises, Charles a dix mois, lorsque son pĂšre DĂ©sirĂ©, de consistance fragile, et qui avait participĂ© en 1871, Ă la dĂ©fense de Paris, revenu malade, meurt prĂ©maturĂ©ment Ă 27 ans, le 18 novembre 1873. Charles PĂ©guy, brillant Ă©lĂšve Ă OrlĂ©ans, poursuit ses Ă©tudes Ă Paris, mais Ă©choue Ă lâĂcole Normale SupĂ©rieure. Il renonce Ă ĂȘtre professeur Ă la Sorbonne, pour ouvrir, le 1er mai 1898, une librairie socialiste, 17 rue Cujas, Ă Paris. Ăcrivain, poĂšte, polĂ©miste, et dreyfusard militant dĂšs la premiĂšre heure, il professera un socialisme personnel. MalgrĂ© quelques brouilles de pensĂ©es politiques ou querelles avec certains dont Jean JaurĂšs, il est lâami de LĂ©on Blum, Alexandre Millerand, Ămile Zola, Henri Bergson, Romain Rolland, Anatole France, Daniel HalĂ©vy, Alain Fournier ⊠Charles PĂ©guy achĂšve fin 1896, Ă 23 ans, son Ćuvre maĂźtresse, un drame en trois piĂšces Jeanne dâArc » A Paris, le 28 octobre 1897, il Ă©pouse Charlotte, la sĆur de son meilleur ami, Marcel Baudouin, dĂ©cĂ©dĂ© de la typhoĂŻde, le 25 juillet 1896. Marcel Baudouin avait orientĂ© PĂ©guy vers les idĂ©es socialistes. Le couple PĂ©guy aura 4 enfants Marcel nĂ© en 1898, Germaine en 1901, Pierre en 1903 et le fils posthume, Charles-Pierre, le 4 fĂ©vrier 1915. Le 5 janvier 1900, PĂ©guy fonde Ă Paris, la revue socialiste Les Cahiers de la Quinzaine » 8 rue de la Sorbonne plaque commĂ©morative. Il y participe activement, en rĂ©digeant des Ćuvres mystiques, poĂ©tiques, ou politiques. En 1907, il redevient fervent chrĂ©tien, et en juin 1912, PĂ©guy fait Ă pied, le pĂšlerinage, aller-retour, de Palaiseau oĂč il rĂ©side, Ă Chartres. Alain Fournier, lâaccompagnera jusquâĂ Dourdan. En juillet 1913, PĂ©guy renouvellera ce pĂšlerinage de 3 jours. En aoĂ»t 1914, au cours de la mobilisation, aprĂšs avoir rendu visite Ă ses amis proches, et sâĂȘtre rĂ©conciliĂ© avec dâautres, PĂ©guy part, avec dĂ©termination pour le combat. Son Ćuvre, inconnue du grand public, sera rĂ©vĂ©lĂ©e aprĂšs sa mort. Lieutenant de rĂ©serve, il part en campagne dĂšs la mobilisation, dans la 19e compagnie du 276e rĂ©giment dâinfanterie de Coulommiers. Le 5 septembre 1914, au dĂ©but de la bataille de la Marne, devant Villeroy, prĂšs de Neufmontiers-leÌs-Meaux, il meurt au combat, tueÌ dâune balle au front alors quâil exhortait sa compagnie aÌ ne pas cĂ©der un pouce de terre française aÌ lâennemi. Source MusĂ©e de Villeroy 14-18 Le 22 juin 1930, dans un square dâOrlĂ©ans, prĂšs du faubourg, oĂč il est nĂ©, un buste sculptĂ© par Paul Niclausse est inaugurĂ©. Paul Niclausse 1879-1958 a vĂ©cu longtemps Ă Faremoutiers en Seine-et-Marne. Ătaient prĂ©sentes entre autres, madame veuve Charlotte PĂ©guy 1879-1963, madame PĂ©guy mĂšre, et la veuve de Claude Casimir-PĂ©rier, la comĂ©dienne Simone 1877-1985, qui fut la maĂźtresse dâAlain Fournier. Victor Boudon, soldat au 276e RI, parle des derniers instants de PĂ©guy dans son livre Mon Lieutenant Charles PĂ©guy » chez Albin Michel Au moment de la mobilisation Ă la gare de bel Air raccordement Ă Paris .. qui est ce Lieutenant, paraissant si cordial dans sa sĂ©vĂ©ritĂ©, on me rĂ©pond Câest le lieutenant PĂ©guy ». ...PĂ©guy... ? Ce nom ne me dit rien et je suis loin de penser qu'il s'agit de Charles PĂ©guy, l'Ă©crivain et poĂšte, fondateur et animateur des cahiers de la quinzaine » ainsi que je l'apprendrai plus tard. Trop tardâŠlieutenant de territoriale, maintenu sur sa demande au mĂȘme rĂ©giment de rĂ©serve le 276e RI et Ă la mĂȘme compagnie la 19e auxquels il Ă©tait affectĂ© depuis 1905. » Le lendemain de la mort de PĂ©guy, un adjudant apprit aux hommes parlant des morts de la veille Et Pierre nous apprit alors, qui Ă©tait notre lieutenant, le PĂ©guy, lâĂ©crivain, polĂ©miste et poĂšte que nous avions tous ignorĂ© Notre Pion ». Câest ainsi que ses hommes le nommait. Sur la mort de PĂ©guy, Victor Boudon Ă©crit Nous avançons toujours, tandis que marchent cĂŽte Ă cĂŽte, lĂ©gĂšrement en avant de nous, revolver au poing et dirigeant la marche le capitaine GuĂ©rin et le lieutenant PĂ©guy⊠» Ils avancent difficilement sous le feu et s'arrĂȘtent derriĂšre un talus. Les balles sifflent et l'infanterie française rĂ©pond. Les Allemands sont presque invisibles dans leur tenue couleur terre, alors que les Français en rouge et bleu constituent de belles cibles sur ces dĂ©couverts. âŠNotre mouvement est parfaitement menĂ©, mais Ă©tant nous aussi sans une ligne de feu de soutien, et sans tir de protection d'artillerie, nous sommes trĂšs certainement sacrifiĂ©s. » Ăcrit Boudon. Il est au milieu de nous, insouciant des balles qui le visent et le frĂŽlent., debout, courageux, courant de l'un Ă l'autre pour faire activer le feu... » Le tir des français oblige l'ennemi Ă reculer, et il se replie sur les hauteurs, quittant les rives du ruisseau bordĂ© dâarbres oĂč ils se tenaient jusqu'alors. Voyant cela et malgrĂ© la chaleur et la fatigue arrive l'ordre En avant ! » Les hommes courent, se couchent dans les betteraves, les chaumes ou l'avoine vers les positions allemandes. L'ennemi a conservĂ© en place ses mitrailleuses pour couvrir la retraite. Ces mitrailleuses prennent les troupes sous un feu croisĂ© meurtrier et fauchent des rangs entiers de fantassins. Le capitaine GuĂ©rin tombe. Tirant son Ă©pĂ©e du fourreau et la pointant dans la direction de l'ennemi, alors PĂ©guy crie Le capitaine est tombĂ© ! ⊠Je prends le commandement ! ...suivez-moi ! âŠEn avant ! âŠĂ la baĂŻonnette !» Les mascinengewehr » allemandes nous tirent comme une envolĂ©e de moineaux. Cependant un premier bond, suivi d'un second, porte notre aile droite menĂ©e par PĂ©guy, cent cinquante mĂštres en avant⊠» Et maintenant aller plus loin, en unique vague d'assaut, sans une ligne de soutien en arriĂšre nous protĂ©geant de ses feux, sur un terrain oĂč la pente dĂ©clinante vers le ru, et surtout la grande visibilitĂ© de nos uniformes, font de nous de superbes cibles vivantes rouges et bleues, n'ayant plus par suite de notre tir que trente Ă quarante cartouches par homme et dans l'impossibilitĂ© d'en ĂȘtre rĂ©approvisionnĂ©s, c'est une folie, c'est courir Ă un massacre certain, et au surplus inutile.... Nous n'arriverons pas dix ! ...» Mais pris dans l'ambiance forcenĂ©e du combat nous n'avons pas le temps de connaĂźtre la peur......» Cependant la violence du feu ennemi est telle que force est Ă PĂ©guy de commander un arrĂȘt dans la marche. Couchez-vous ! ... hurle-t-il, et feu Ă volontĂ©... » Mais lui reste debout, en avant de nous, la lorgnette Ă la main, dirigeant le tir, hĂ©roĂŻque dans l'enfer. » Sur la gauche, le lieutenant de La CornillĂšre, tombe. Les hommes tirent ce qu'ils peuvent tentant de se protĂ©ger. Le feu des mitrailleuses ne s'arrĂȘte pas. Beaucoup tombent. Ă tout instant ce sont des cris, des rĂąles. » ...... Cependant le lieutenant PĂ©guy, lui, est toujours debout, malgrĂ© nos cris de Couchez-vous ! Glorieux fou dans sa bravoure, sourd Ă nos appels de prudence, agacĂ©, Ă©nervĂ© par cette lutte inĂ©gale dont il voit et comprend mieux que nous le danger. Devant les cris et les appels des blessĂ©s qui se font de plus en plus angoissĂ©s et pressants, il hurle avec une Ă©nergie rageuse Tirez ! Tirez ! Nom de Dieu ! ....» D'aucuns lui crient, et je suis de ceux-lĂ Nous n'avons pas de sac mon lieutenant, nous allons tous y passer ». Ăa ne fait rien crie PĂ©guy, dans la tempĂȘte qui siffle plus fort que jamais, moi non plus je n'en ai pas ! Voyez, tirez toujours !» Et se portant Ă notre alignement, sa lorgnette Ă la main, explorant les lignes allemandes, il se dresse comme un dĂ©fi Ă la mitraille, sous le feu toujours plus violent des mitrailleuses ennemies » ... Au mĂȘme instant, une balle meurtriĂšre brise ce noble front. Il est tombĂ©, tout d'un bloc, sur le cĂŽtĂ©, et de ses lĂšvres sort une plainte sourde, comme un murmure, une derniĂšre pensĂ©e, une ultime priĂšre Ah ! Mon Dieu ! âŠMes enfants ! ... ». Et la lutte est terminĂ©e pour lui. ». Tombe PĂ©guy Villeroy - Collection MusĂ©e 14-18 Villeroy
NOTREPĂRE DE CHARLES PĂGUY Extrait de Le MystĂšre de la CharitĂ© jamais rien. Vous nous avez envoyĂ© votre Fils, que vous aimiez tant, votre fils est venu, qui a tant souffert, et il est mort, et rien, jamais rien. Si on voyait poindre seulement le jour de votre rĂšgne. Et vous avez envoyĂ© vos saints, vous les avez appelĂ©s chacun par leur nom, vos autres fils les saints, et vos filles
En 1873, Ă OrlĂ©ans, la ville dĂ©livrĂ©e du joug anglais par Jeanne dâArc plus de quatre siĂšcles auparavant, naĂźt Charles PĂ©guy. Sa maison natale se trouvait Faubourg Bourgogne. Cette rue quelque peu sinueuse, câĂ©tait tout simplement le chemin de terre que Jeanne dâArc avait foulĂ© des sabots de son cheval quand, sortant par la Porte-Bourgogne, elle allait donner lâassaut Ă la bastille de Saint-Loup ». Jeanne dâArc â Emmanuel FrĂ©miet . Source DĂšs son enfance, la vie de Charles PĂ©guy est empreinte dâune grande dĂ©votion envers Jeanne. En 1892, pendant son service militaire, puis pendant ses Ă©tudes Ă lâEcole Normale, il commence Ă Ă©tudier sa vie. En 1895, il Ă©crit Ă un ami Je continue Ă travailler Ă lâhistoire de Jeanne dâArc, ou plutĂŽt de sa vie intĂ©rieure. ». Et Ă un autre ami Je me suis rendu compte aussi quâil Ă©tait dĂ©cidĂ©ment impossible, avec lâhistoire telle quâon est obligĂ© de la faire, de faire lâhistoire de cette vie intĂ©rieure. Il mâest venu alors une idĂ©e que jâai eu lâaudace dâaccueillir celle dâemprunter au drame, et au vers sâil y a lieu, toutes ses ressources. Je me suis assurĂ© que je ne serais peut-ĂȘtre pas trop mauvais ouvrier ». Lors de sa rentrĂ©e universitaire, en novembre 1895, il prĂ©texte une fatigue aux yeux et obtient de son directeur un congĂ© dâun an pendant lequel il entreprend dâĂ©crire la premiĂšre version du drame Jeanne dâArc, quâil achĂšvera en 1897. Il faudra attendre treize ans pour entendre de nouveau PĂ©guy nous parler de Jeanne dâArc. Mais alors, PĂ©guy sera revenu Ă la foi chrĂ©tienne et ce sera lâadmirable MystĂšre de la charitĂ© de Jeanne dâArc 1910. [1]Les citations de ce paragraphe sont tirĂ©es des notices de Marcel PĂ©guy dans Les Ćuvres poĂ©tiques complĂštes de Charles PĂ©guy. Un chef de bataille Ă genoux Jeannette a 13 ans. Ăme de priĂšre et solidaire de son peuple assiĂ©gĂ©, elle demande un signe Ă Dieu. O MaĂźtre, daignez pour une fois exaucer ma priĂšre, que je ne sois pas folle avec les rĂ©voltĂ©s. Pour une fois au moins, exaucez une priĂšre de moi Voici presque un an que je vous prie pour le mont vĂ©nĂ©rable de monsieur saint Michel, qui demeure au pĂ©ril de la mer ocĂ©ane. Exaucez ĂŽ mon Dieu, cette priĂšre-lĂ . En attendant un bon chef de guerre qui chasse lâAnglais hors de toute France, dĂ©livrez les bons chevaliers de monsieur saint Michel mon Dieu je vous en prie une derniĂšre fois. » Le mĂȘme jour, dans la soirĂ©e, son amie Hauviette vient annoncer Ă Jeanne que le Mont Saint Michel est sauvĂ©. Jeannette voit sa priĂšre exaucĂ©e Mon Dieu, vous nous avez cette fois exaucĂ©es ; Vous avez entendu ma priĂšre de folle ; Et ma vie Ă prĂ©sent ne sera plus faussĂ©e. O mon Dieu, vous mâavez cette fois exaucĂ©e. Vous avez cette fois entendu ma parole ; Vous avez sauvĂ© ceux pour qui jâavais priĂ©. Vous nous avez montrĂ© mieux que par la parole Ce quâil faut que lâon fasse aprĂšs quâon a priĂ© Car les bons dĂ©fenseurs de la montagne sainte, AprĂšs avoir priĂ© tous les matins lĂ -bas, Partaient pour la bataille oĂč sans trĂȘve, et sans plainte, Ils restaient tout le jour, capitaine et soldats. VoilĂ ce quâil nous faut câest un chef de bataille Qui fasse le matin sa priĂšre Ă genoux Comme eux, avant dâaller frapper la bataille Aux Anglais outrageux. Mon Dieu, donnez-le nous. O mon Dieu, donnez-nous enfin le chef de guerre, Vaillant comme un archange et qui sache prier, Pareil aux chevaliers qui sur le Mont naguĂšre Terrassaient les Anglais. Quâil soit chef de bataille et chef de la priĂšre. Mais quâil ne sauve pas seulement telle place En laissant aux Anglais le restant du pays Dieu de la France, envoyez-nous un chef qui chasse De toute France les Anglais bien assaillis. Pour une fois encore exaucez ma priĂšre Commencez le salut de ceux que nous aimons ; O mon Dieu ! Donnez-nous enfin le chef de guerre Pareil Ă celui-lĂ qui vainquit les dĂ©mons. » Jeanne dâArc, A Domremy, premiĂšre partie Je dĂ©cide que je vous obĂ©irai 1428, Jeanne a 16 ans. En rĂ©ponse Ă la demande pressante de ses voix, elle dĂ©cide de partir. Sa dĂ©cision dâobĂ©ir Ă Dieu prend sa source dans cette attitude de disponibilitĂ© et de confiance du disciple envers son MaĂźtre, de la servante envers son Seigneur. Mon Dieu, Pardonnez-moi dâavoir attendu si longtemps Avant de dĂ©cider ; mais puisque les Anglais Ont dĂ©cidĂ© dâaller Ă lâassaut dâOrlĂ©ans, Je sens quâil est grand temps que je dĂ©cide aussi ; Moi, Jeanne, je dĂ©cide que je vous obĂ©irai. Moi, Jeanne, qui suis votre servante, Ă vous, qui ĂȘtes mon maĂźtre, en ce moment-ci je dĂ©clare que je vous obĂ©irai. Vous mâavez commandĂ© dâaller dans la bataille jâirai. Vous mâavez commandĂ© de sauver la France pour monsieur le dauphin jây tĂącherai. Je vous promets que je vous obĂ©irai jusquâau bout Je le veux. Je sais ce que je dis. Quoi quâil mâarrive Ă prĂ©sent, je vous promets que je vais commencer et que je vous obĂ©irai jusquâau bout je lâai voulu. Je sais ce que jâai fait. » A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas sâen aller bien, Donnez-moi la rudesse et la force quâil faut Pour entraĂźner les durs soldats et les lancer Comme un flot dĂ©bordant qui sâemporte Ă lâassaut. A prĂ©sent, ĂŽ mon Dieu, que je vais commencer, Si les Anglais ne veulent pas sâen aller bien, Donnez-moi la douceur et la force quâil faut Pour calmer les soldats et pour les apaiser Dans leur pleine victoire, ayant fini lâassaut. Mais si, dans la bataille oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible, ou maladroite, ou lĂąche, Si lâouvriĂšre est faible Ă mener les soldats ; Et si, dans la victoire oĂč je vais travailler, Cette ouvriĂšre est faible Ă sa deuxiĂšme tĂąche, Si lâouvriĂšre est faible Ă calmer les soldats ; Si je travaille mal en bataille ou victoire, Et si lâĆuvre est mal faite oĂč jâai voulu servir, O mon Dieu, pardonnez Ă la pauvre servante. » Pour Jeanne, sa mission est simple. Elle lâexplique Ă son oncle Ă qui elle demande de la conduire au messire de Baudricourt qui pourra lui fournir lâescorte dont elle a besoin pour aller trouver le roi Mon oncle, ça nâest pas difficile Ă comprendre Le royaume de France nâappartient Ă personne quâĂ Dieu ; mais Dieu ne veut pas le gouverner lui-mĂȘme il veut seulement le surveiller ; câest pour cela quâil en a donnĂ© le gouvernement Ă ses serviteurs les rois de France ; depuis que le bon roi Charles est mort, câest Ă son garçon, monsieur le dauphin, que revient la France pour la gouverner ; les Anglais veulent sâen emparer quand mĂȘme ; le bon Dieu ne veut pas les laisser faire ; et câest pour les en empĂȘcher quâil veut que jâaille Ă monsieur le dauphin. Câest bien simple. » Jeanne dâArc, A Domremy, deuxiĂšme partie Photo Source Jeanne Ă©mue de compassion, Il faut sauver son Ăąme! » Jeanne combat pour le salut de son pays. Plus encore, elle intercĂšde pour le salut des Ăąmes. RĂ©sonne alors lâaspiration profonde du cĆur de PĂ©guy Il faut se sauver ensemble. Il faut arriver ensemble chez le bon Dieu » Hauviette Ă Jeannette dans Le mystĂšre de la charitĂ© de Jeanne dâArc Devant un prisonnier anglais, mort Madame Jeanne le regardait mort. Elle avait de grosses larmes dans les yeux. Tout Ă coup elle a sursautĂ© â Mais il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » Il Ă©tait mort si vite quâon nâavait pas eu le temps dây penser. â Voyons ! vite ! quelquâun ! quâon lui donne lâabsolution ! » Il y avait justement lĂ un Franciscain, frĂšre Jean Vincent, qui revenait de se battre. Il avait mis une cuirasse par-dessus sa robe. Il sâest approchĂ© Madame Jeanne, moi, je veux bien, lui donner lâabsolution, seulement il est mort. » â Ăa ne fait rien ! ça ne fait rien ! allez ! allez toujours ! il faut sauver son Ăąme ! il faut sauver son Ăąme ! » FrĂšre Jean Vincent lui a donnĂ© lâabsolution, mais je ne sais pas si ça compte, lâabsolution donnĂ©e dans ces conditions-là ⊠» ⊠Dites bien Ă tous vos amis quâon nâaille jamais plus Ă la bataille avant de sâĂȘtre bien confessĂ©s. Dites-leur aussi quâon veille Ă donner Ă temps lâabsolution aux blessĂ©s. » PriĂšre de Jeanne Ă la bataille Puisquâil faut, ĂŽ mon Dieu, quâon fasse la bataille, Nous vous prions pour ceux qui seront morts demain Mon Dieu sauvez leur Ăąme et donnez-leur Ă tous, Donnez-leur le repos de la paix Ă©ternelle. » Jeanne dâArc, Les Batailles, premiĂšre partie Dans sa passion mĂȘme est rĂ©vĂ©lĂ©e sa compassion, son souci des Ăąmes. » Le 30 mai 1431, jour de son exĂ©cution, PĂ©guy met dans la bouche de Jeanne cette ultime priĂšre O mon Dieu, Puisquâil faut quâĂ prĂ©sent Rouen soit ma maison, Ă©coutez bien ma priĂšre Je vous prie de vouloir bien accepter cette priĂšre comme Ă©tant vraiment ma priĂšre de moi, parce que tout Ă lâheure je ne suis pas tout Ă fait sĂ»re de ce que je ferai quand je serai dans la rue,⊠et sur la place, et de ce que je dirai. Pardonnez-moi, pardonnez-nous Ă tous tout le mal que jâai fait, en vous servant. Mais je sais bien que jâai bien fait de vous servir. Nous avons bien fait de vous servir ainsi. Mes voix ne mâavaient pas trompĂ©e. Pourtant, mon Dieu, tĂąchez donc de nous sauver tous, mon Dieu. JĂ©sus, sauvez-nous tous Ă la vie Ă©ternelle. » Jeanne dâArc, Rouen, deuxiĂšme partie
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La critique de Charles PĂ©guy Ă l'Ă©gard du monde moderne est sans conteste l'une des plus radicales. Mais le fondateur des Cahiers de la Quinzaine est Ă©galement l'un des Ă©crivains les plus rĂ©cupĂ©rĂ©s, Ă gauche comme Ă droite. Dans PĂ©guy, un enfant contre le monde moderne PremiĂšre Partie, coll. "Vraiment alternatifs", 2018, Matthieu Giroux nous aide Ă comprendre lâĆuvre Ă partir de l'OrlĂ©anais. Marianne Il semblerait qu'on assiste aujourd'hui Ă un retour de Charles PĂ©guy. A droite, Ă gauche, et parfois Ă tort et Ă travers, le fondateur des Cahiers de la Quinzaine est revendiquĂ© comme un maitre, un guide ou une rĂ©fĂ©rence essentielle. Certains dĂ©sormais s'en rĂ©clament pour "rĂ©nover la droite de conviction", "dĂ©fendre les vertus de l'enracinement et l'Ă©cologie intĂ©grale avec le pape François" ou" retrouver les voies d'un socialisme authentiquement populaire". On rencontre mĂȘme des pĂ©guystes sociaux-dĂ©mocrates et macronistes ! Comment jugez-vous ce regain, parfois dĂ©sordonnĂ©, de PĂ©guysme ?Matthieu Giroux Il y a un regain d'intĂ©rĂȘt pour Charles PĂ©guy depuis 2014et la cĂ©lĂ©bration du centenaire de sa mort. L'enthousiasme n'est pas retombĂ© depuis comme l'attestent les livres sur PĂ©guy qui continuent de sortir chaque annĂ©e. Il est vrai que PĂ©guy suscite l'admiration de personnalitĂ©s aux convictions opposĂ©es qui sont toujours tentĂ©es de tirer PĂ©guy vers elles. Une chose m'a frappĂ© cependant en assistant Ă des colloques ou en discutant avec certaines des personnes que vous citez les pĂ©guystes, d'oĂč qu'ils viennent, sont sincĂšres dans leur pĂ©guysme. On peut contester les interprĂ©tations qu'ils font de PĂ©guy - le PĂ©guy de Finkielkraut est peut-ĂȘtre trop "barrĂ©sien", celui de Plenel trop "de gauche", celui de Moix trop "hĂ©tĂ©rodoxe" - mais ce sont tous des lecteurs attentifs et on ne peut sĂ©rieusement soutenir qu'ils se servent de lui. Leur pĂ©guysme n'est pas cynique. Je ne dirais pas la mĂȘme chose des rĂ©cupĂ©rations politiques auxquelles vous faites allusion. Je ne supporte pas qu'on rĂ©duise PĂ©guy Ă quelques slogans, qu'on appauvrisse la richesse et la complexitĂ© de sa pensĂ©e. Beaucoup le citent sans mĂȘme l'avoir lu. PĂ©guy ne s'utilise pas, il se lit, se relit et se mĂ©dite. Le style de PĂ©guy rappelle parfois le style sublime et primitif de l'Ancien Testament, une Ă©criture toute imprĂ©gnĂ©e de sens et antĂ©rieure Ă la littĂ©rature. Le titre de votre livre est Charles PĂ©guy, un enfant contre le monde moderne. Quel est cet enfant ? Peut-on le rapprocher de l'enfant que Nietzsche Ă©voque dans Ainsi parlait Zarathoustra "L'enfant est ignorance et oubli, un nouveau commencement et un jeu, une roue qui roule sur elle-mĂȘme, un premier mouvement, un ''oui'' sacrĂ©." Est-il aussi l'enfant des Ăvangiles, exemple de saintetĂ© et d'innocence ?L'enfant que dĂ©crit Nietzsche ressemble en partie Ă celui de PĂ©guy. L'enfant de PĂ©guy est ignorant dans la mesure oĂč il est "sans expĂ©rience", mais son ignorance est paradoxalement la plus grande des connaissances. L'enfant de PĂ©guy ne sait rien du monde et c'est tant mieux, il sait ce qui est antĂ©rieur au monde. Il est au plus prĂšs de la source de la vie, de l'innocence originelle, de l'Ă©ternel jaillissement qui est au commencement de tout. L'enfant est celui qui est le plus proche de Dieu car toute naissance est une crĂ©ation recommencĂ©e. Le titre de mon livre est peut-ĂȘtre abusif Charles PĂ©guy n'est plus un enfant. Il est tourmentĂ© par le sentiment de la perte qu'implique toute vie car "on descend tout le temps". "C'est l'enfant qui est plein et c'est l'homme qui est vide", Ă©crit-il aussi. Cette idĂ©e est centrale. La vie est une fatale dĂ©gradation. En vieillissant, on diminue en innocence et en grĂące. PĂ©guy voit dans la puretĂ© morale des enfants un modĂšle pour la mystique. Il voit dans leur intransigeance une expression parfaite de l'honneur, honneur que les adultes ne font que style de PĂ©guy est parmi les plus singuliers de la littĂ©rature europĂ©enne. Certains lecteurs disent que c'est un fatras rĂ©pĂ©titif, d'autres louent son caractĂšre hypnotique et prĂ©cis Ă la fois. PĂ©guy, comme CĂ©line, a trouvĂ© sa "petite musique", qui est d'ailleurs davantage une grande musique symphonique. Vous Ă©crivez dans votre avant-propos "Si PĂ©guy avait seulement voulu dire ''la vĂ©ritĂ©'' son style en aurait Ă©tĂ© changĂ©". Que nous dit cette Ă©criture particuliĂšre de Charles PĂ©guy lui-mĂȘme et de sa maniĂšre de penser ?Pour ĂȘtre prĂ©cis, j'Ă©cris, en citant la Lettre au provincial, que PĂ©guy ne veut pas seulement nous dire "la vĂ©ritĂ©" mais "toute la vĂ©ritĂ©" et c'est en cela que son style aurait pu ĂȘtre changĂ©. Je pense que cette prĂ©cision, qui rappelle le serment des tĂ©moins lors des procĂšs, est caractĂ©ristique du style et de la pensĂ©e de PĂ©guy. PĂ©guy, dans son exigence d'honnĂȘtetĂ©, dans son exigence mystique, veut tout nous dire. Il ne veut rien cacher quitte Ă perdre des lecteurs, quitte Ă perdre des amis. Il n'Ă©crit pas pour une clientĂšle ou pour faire carriĂšre, il Ă©crit parce qu'il est animĂ© par une soif de vĂ©ritĂ© intĂ©grale. L'Ă©criture de PĂ©guy a Ă©tĂ© beaucoup discutĂ©e. On a moquĂ© ses rĂ©pĂ©titions, ses anaphores, son oralitĂ©. J'ai appris rĂ©cemment que l'Ă©crivain Georges Hyvernaud lui reprochait "ces façons de mal parler exprĂšs, ces vulgaritĂ©s dâexpression qui sont lâinnocente dĂ©bauche des agrĂ©gĂ©s de grammaire". Quelle faussetĂ© dans le jugement ! Il faut bien plutĂŽt rejoindre Albert BĂ©guin qui disait que l'Ă©criture de PĂ©guy Ă©tait comparable Ă une priĂšre. En effet, le style de PĂ©guy rappelle parfois le style sublime et primitif de l'Ancien Testament, une Ă©criture toute imprĂ©gnĂ©e de sens et antĂ©rieure Ă la littĂ©rature. Pour PĂ©guy, l'habitude est la grande ennemie mĂ©taphysique et morale. Vous consacrez un chapitre de votre ouvrage Ă "la critique de l'habitude". Dans la pensĂ©e de Charles PĂ©guy cette critique est, selon vous, centrale. Quelle est-elle, cette "habitude" que dĂ©nonce l'auteur de Notre jeunesse et pourquoi s'en libĂ©rer est pour lui essentielle ?Pour PĂ©guy, l'habitude est la grande ennemie mĂ©taphysique et morale. Dans un passage cĂ©lĂšbre, il Ă©crit "Il y a quelque chose de pire que d'avoir une mauvaise Ăąme [...] C'est d'avoir une Ăąme habituĂ©e." On peut dire, d'une certain façon, que l'habitude est pire que le mal ou, du moins, qu'elle est l'expression la plus radicale du mal. Ă ses yeux, l'habitude n'est pas un outil dont dispose l'homme pour attĂ©nuer le sentiment de l'effort ni une capacitĂ© qui permet d'effectuer des tĂąches de maniĂšre non rĂ©flexive, c'est un danger terrible pour la libertĂ© et pour le salut des hommes car elle les empĂȘche d'ĂȘtre touchĂ©s par la grĂące. Aux yeux de PĂ©guy, les adultes ont des Ăąmes habituĂ©es tandis que les enfants sont les ĂȘtres les moins habituĂ©s du monde. Ătre habituĂ©, c'est aussi accepter le monde tel qu'il est. Face aux injustices et aux malheurs, le sens commun affirme parfois "On s'habitue." Or PĂ©guy, parce qu'il veut s'Ă©lever Ă la dignitĂ© morale d'un enfant, refuse de s' PĂ©guy est assurĂ©ment un antimoderne. Pierre Boutang Ă©crivait mĂȘme que, dans son rapport au politique notamment, le rĂ©publicain PĂ©guy Ă©tait plus rĂ©actionnaire que le monarchiste Charles Maurras. Qu'est-ce qui diffĂ©rencie ou rapproche PĂ©guy d'autres "antimodernes" tels Charles Baudelaire, LĂ©on Bloy, Georges Bernanos ou RenĂ© GuĂ©non ?Tout d'abord, je n'inscrirais pas GuĂ©non dans la tradition antimoderne. GuĂ©non est un traditionaliste qui se positionne en deçà de la modernitĂ©. Selon moi, on perd la spĂ©cificitĂ© de ce qu'est un " antimoderne", si on inclut une figure comme GuĂ©non. Un antimoderne - j'avoue avoir adoptĂ© la dĂ©finition certes imparfaite de Compagnon - n'est pas seulement quelqu'un qui critique la modernitĂ©. Un antimoderne est avant tout un Ă©crivain qui est emportĂ© par le mouvement de la modernitĂ©, c'est un moderne contrariĂ©. PĂ©guy est un critique virulent du monde moderne mais il est moderne pour de nombreuses raisons 1 il adhĂšre Ă des idĂ©ologies politiques qui sont celles de la modernitĂ© la rĂ©publique, le socialisme, 2 son Ă©criture est parfaitement moderne mĂȘme s'il se considĂšre comme un classique dans la mesure oĂč son ego est omniprĂ©sent et 3 sa matiĂšre intellectuelle est l'Ă©vĂšnement Affaire Dreyfus et non les idĂ©es platoniciennes. Mais il est vrai que l'ethos de PĂ©guy est trĂšs "fĂ©odal", pour reprendre une autre expression de Boutang. Sa fascination pour la chevalerie mais aussi pour les cathĂ©drales, pour Jeanne d'Arc et pour l'ancienne France peut rappeler l'homme du Moyen Ăge. PĂ©guy est un penseur de la patrie charnelle, il est attachĂ© Ă la France des petits pays. Souverainistes jacobins et nationaux-rĂ©publicains se rĂ©clament rĂ©guliĂšrement de Charles PĂ©guy. Ils citent souvent ces pages de L'Argent suite oĂč PĂ©guy se proclame "vieux jacobin" et, sous les auspices de Richelieu et de Robespierre, dĂ©clare "La rĂ©publique une et indivisible, notre royaume de France". Mais le mĂȘme homme prĂ©fĂšre "un fatras vivant Ă un ordre mort", a pu parfois opposer l'esprit de la chevalerie française Ă celui des lĂ©gistes de Philippe Le Bel, est l'adversaire des monopoles et des centralismes â politiques et parlementaires autant qu'intellectuels et financiers - fait l'Ă©loge de ces anciens mondes organiques "riches de puissances diverses". PĂ©guy Ă©voque mĂȘme "le fĂ©dĂ©ralisme spontanĂ©e" de ces anciens mondes et de ces anciens rĂ©gimes. Qu'en penser ? Le PĂ©guy "vieux jacobin" contredit-il le PĂ©guy aux accents souvent libertaires et fĂ©dĂ©ralistes ? PĂ©guy est-il vraiment un prĂ©curseur de Jean-Pierre ChevĂšnement, un national-rĂ©publicain moderne ?J'ai du mal Ă voir en PĂ©guy un dĂ©fenseur du centralisme froid et formel, centralisme qui ressemble beaucoup Ă cet "ordre mort" qu'il combat. PĂ©guy est un penseur de la patrie charnelle, il est attachĂ© Ă la France des petits pays. On sait l'amour qu'il porte pour sa Beauce natale. PĂ©guy Ă©crit "la RĂ©publique une et indivisible, c'est notre royaume de France" dans le contexte de la montĂ©e du pĂ©ril allemand. Je n'y vois pas forcĂ©ment une profession de foi jacobine, bien plutĂŽt cette façon caractĂ©ristique qu'a PĂ©guy de penser la continuitĂ© historique. Dans ce mĂȘme passage, il Ă©crit ensuite "D'autant que rien n'est aussi monarchique, et aussi royal, et aussi ancienne France que cette formule." C'est une idĂ©e trĂšs forte chez lui la RĂ©publique a Ă©tĂ© faite par les hommes de l'ancienne France et l'ancienne France a produit la RĂ©publique. La mystique rĂ©publicaine n'a Ă©tĂ© rendue possible que par la mystique rĂ©volutionnaire, elle-mĂȘme fille de la mystique de l'ancienne France. Ă ses yeux, la RĂ©publique n'est pas une production de la modernitĂ©, elle est l'hĂ©ritiĂšre d'un long processus historique qui trouve ses racines dans la grandeur du Moyen Ăge.
mentionnedans un article que le poĂšme « La mort nâest rien », souvent attribuĂ© Ă Charles PĂ©guy nâa en fait pas Ă©tĂ© Ă©crit par ce dernier. Extrait : « Le texte intitulĂ© « La mort nâest rien » est
15 octobre 2007 1 15 /10 /octobre /2007 2059 J'ai beaucoup repensĂ© Ă ce texte, ces derniĂšres semaines... Il a Ă©tĂ© lu pour l'enterrement de mon grand-pĂšre, qui me manque beaucoup depuis dĂ©jĂ deux ans La mort n'est rien, je suis simplement passĂ© dans la piĂšce d'Ă cĂŽtĂ©. Ce que j'Ă©tais pour vous, je le suis toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©, parlez-moi comme vous l'avez toujours fait. N'employez pas un ton diffĂ©rent, ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă rire de ce qui nous faisait rire ensemble. Priez, souriez, pensez Ă moi, priez pour moi. Que mon nom Ă la maison soit prononcĂ© comme il l'a toujours Ă©tĂ©, sans emphase d'aucune sorte, sans trace d'ombre. La vie signifie tout ce qu'elle a toujours signifiĂ©. Elle est tout ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de votre pensĂ©e, simplement parce que je suis hors de votre vue ? Je vous attends. Je ne suis pas loin, juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Vous voyez... tout est bien PS J'ai deux auteurs diffĂ©rents pour ce texte, j'Ă©tais persuadĂ©e qu'il Ă©tait de Charles PĂ©guy mais j'ai vu sur un autre blo qu'il aurait pu ĂȘtre Ă©crit par Henry Scott Holland. Si quelqu'un connait le vĂ©ritable auteur... ;
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Un jour un poĂšme 9 Janvier 2016 RĂ©digĂ© par pol et publiĂ© depuis Overblog LA MORT NâEST RIEN L'amour ne disparait jamais, la mort n'est rien. Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce d'Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi et vous ĂȘtes vous. Ce que nous Ă©tions les uns pour les autres Nous le sommes toujours. Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donnĂ©. Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait Ne changez rien au ton Ne prenez pas un air solennel ou triste. Continuez Ă rire de ce qui nous faisait rire ensemble. souriez, pensez Ă moi, Que mon nom soit prononcĂ© Ă la maison comme il l'a toujours Ă©tĂ©. La vie signifie toujours ce qu'elle a toujours signifiĂ©. Elle est ce qu'elle a toujours Ă©tĂ©. Le fil n'est pas coupĂ©. Pourquoi serai-je hors de votre pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de votre vue Je vous attends, je ne suis pas loin. Juste de l'autre cĂŽtĂ© du chemin. Charles Peguy Partager cet article Pour ĂȘtre informĂ© des derniers articles, inscrivez vous
Lamort nâest rien. Je suis seulement passĂ© dans la piĂšce dâĂ cĂŽtĂ©. Je suis moi, tu es toi : Ce que nous Ă©tions lâun pour lâautre, Nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu mâas toujours
La mort nâest rien Je suis simplement passĂ© dans la piĂšce Ă cĂŽtĂ©. Je suis moi. Tu es toi. Ce que nous Ă©tions lâun pour lâautre, nous le sommes toujours. Donne-moi le nom que tu mâa toujours donnĂ©. Parle-moi comme tu lâas toujours fait. Nâemploie pas de ton diffĂ©rent. Ne prends pas un air solennel ou triste. Continue Ă rire de ce qui nous faisait vivre ensemble. Prie. Souris. Pense Ă moi. Prie pour moi. Que mon nom soit toujours prononcĂ© Ă la maison comme il lâa toujours Ă©tĂ©. Sans emphase dâaucune sorte et sans trace dâombre. La vie signifie ce quâelle a toujours signifiĂ©. Elle reste ce quâelle a toujours Ă©tĂ©. Le fil nâest pas coupĂ©. Pourquoi serais-je hors de ta pensĂ©e, Simplement parce que je suis hors de ta vue ? Je tâattends. Je ne suis pas loin. Juste de lâautre cĂŽtĂ© du chemin. Tu vois, tout est bien. Charles PĂ©guy dâaprĂšs une priĂšre de Saint Augustin
aXHSnd1. 205 76 432 102 263 173 497 484 140
charles peguy la mort n est rien